Les joyaux de la couronne : entre permanence et rupture
Plusieurs innovations marqueront le couronnement de Charles III, le 6 mai prochain. Ces nouveautés sont d'ores et déjà âprement commentées : dans le désordre, un émoji basé sur la couronne de saint Édouard qui apparaîtra sur Twitter quand certains mots-clés seront utilisés, l'utilisation inattendue entre Buckingham et l'abbaye de Westminster d'un carrosse confortable et climatisé (le traditionnel Gold State Coach ne servira qu'au retour des monarques), une liste d'invités largement réduite qui brise plusieurs traditions séculaires, des préconisations vestimentaires qui recommandent une relative décontraction et enfin une « coronation quiche » farouchement végétarienne, dont les ingrédients (fèves et du soja) déchirent les spécialistes. Notons néanmoins que cette quiche de la controverse a trouvé un défenseur de choix : la cheffe française Manon Lagrève a en effet salué avec énergie cette exaltation bienvenue des relations franco-britanniques.
Ces hardiesses, qui peuvent faire sourire, s'inscrivent pourtant dans la droite ligne d'une tradition qui laisse volontiers une place à l'air du temps : le couronnement d'Elizabeth II, par exemple, avait été marqué par l'intrusion de caméras de télévision au sein de l'abbaye de Westminster tandis que le « coronation chicken », servi froid aux invités dans une sauce crémeuse au curry, avait déjà provoqué de nombreux haussements de sourcils en 1953. Certes, le nouveau souverain semble vouloir imprégner le début de son rè [...] Lire la suite