BodyMinute - "J’ai vite fui ! Une horreur", "Vraiment l’enfer", "Il ne me verront plus" : la chaîne d'institut de beauté en pleine tourmente à la suite d'une vidéo publiée il y a deux ans sur TikTok
Depuis quelques jours, la chaîne d'institut de beauté BodyMinute est dans la tourmente. Une influenceuse accuse la chaîne de harcèlement. D'anciens employés dénoncent les pratiques de Body Minute. Éclairage.
L'année a à peine commencé, et nous voilà déjà face à l'une des plus grosses embrouilles sur les réseaux sociaux. Si, comme nous, vous traînez sur X ou sur TikTok, alors l'histoire vous dit peut-être quelque chose. Pour tout comprendre, il faut faire un bond dans le passé.
Il y a deux ans, la créatrice de contenu Laurène Lévy poste une vidéo sur ses réseaux sociaux, dans laquelle elle raconte avec sarcasme son expérience dans l'un des salons esthétique BodyMinute. Et en 2 minutes de vidéo, on a bien le temps de reconnaître l'une des esthéticiennes sur laquelle on a pu tomber ces dernières années. Le souci ? Ce sketch, à la fois véridique et humoristique, n'a pas du tout plu à la chaîne d'institut de beauté.
Jean-Christophe David, le créateur de BodyMinute, l'assure : "C’est méchant, c’est une vidéo méprisante. Quand je vois une influenceuse qui se permet de critiquer des jeunes esthéticiennes… C’est dégueulasse. Même les écoles ont eu peur de la viralité de la vidéo." Quelques mois après la publication de sa vidéo, Laurène reçoit des messages privés de la part d'esthéticiennes de la chaîne. Celles-ci l'informent que leur patron leur réclame de faire supprimer sa vidéo ainsi que son compte TikTok, en la signalant.
Le mail lunaire pic.twitter.com/9ZezgtIOG0
— Balance ton agency (@agency_ton) January 4, 2025
BodyMinute fait ensuite intervenir des huissiers sur le lieu de travail de Laurène, afin d'y faire fouiller les ordinateurs. En vain. La marque met ensuite en demeure la créatrice de contenus. "Cela fait deux ans que j’ai investi pour qu’on arrête de nous parler de cette histoire et que la vidéo de Laurène Lévy ne remonte plus quand on cherche BodyMinute sur les réseaux. J’ai essayé de la bouger sur son terrain de jeu à elle. Mais si madame Lévy retire sa vidéo humoristique je promets de supprimer ma plainte", assure Jean-Christophe David dans les colonnes de 20 minutes.
J’ai essayé de la bouger sur son terrain de jeu à elle. Mais si madame Lévy retire sa vidéo humoristique je promets de supprimer ma plainte.Jean-Christophe David, PDG de BodyMinute
Fin de l'histoire ? Absolument pas ! BodyMinute s'en prend ensuite directement à la jeune femme sur son compte TikTok en la surnommant "Laurène la haine", dans une vidéo publiée le 31 décembre 2024. La chaîne donne d'ailleurs rendez-vous à la jeune femme le 16 janvier prochain devant la justice. "J’ai tous les syndicats de l’esthétisme qui sont avec moi, mais j’ai peur du retentissement de cette histoire sur les jeunes femmes qui voulaient faire ce métier", conçoit le PDG de la marque."Honnêtement, je ne pensais pas que BodyMinute irait aussi loin", assure quant à elle Laurène, dans une vidéo où elle résume la situation.
Les internautes derrière Laurène
"BodyMinute a mal géré sa communication, ils auraient pu laisser la vidéo tomber dans l'oubli", assure une jeune femme sur TikTok. "Attends, donc ils te font vraiment un scandale pour cette vidéo ??? L'abus", lance une autre en commentaire sous la vidéo de Laurène. "C'est ça qui choque le patron de BodyMinute ? Il lui en faut peu, non ?" Peut-être parce que Laurène touche du doigt un véritable problème au sein de l'enseigne présente dans tout l'Hexagone.
Bodyminute qui font une vidéo pour faire du cyber harcèlement parce que ils n’acceptent pas l’avis négatif d’une cliente c’est une blague !?!!?
— Mélissa (@MeliNdu13) January 2, 2025
"J'étais responsable adjointe là-bas, j’ai vite fui ! Une horreur vraiment ! Burn-out assuré si vous êtes quelqu’un de droit et d’honnête", confie une ancienne salariée de BodyMinute. "La même pour ma part, vraiment l’enfer ! La dépression totale et puis aucune reconnaissance ! Tu fais le taff de trois esthéticiennes + celui de la boss, vraiment mon pire taff", souffle une autre un peu plus loin. "J’ai également travaillé chez eux et effectivement c’est une horreur ! Démission assurée. Ils ne perdent pas que des clientes mais aussi des esthéticiennes pro et bienveillantes." Et les commentaires ne s'arrêtent pas là. "J'y avais fait un stage. On n'avait pas le droit d'être amis entre collègues. Les pauses clope devaient être séparées et interdiction de se voir à l'extérieur du travail", assure une jeune femme sur TikTok.
Déso je déterre un truc qui date ca parle de Body minute
Mais attendez je vous poste leur réponse pcq c’est encore plus lunaire https://t.co/gXNJcBLrGI— Sindy 🍉 (@SindyOfficiel) January 5, 2025
Du côté des clientes, les remarques sont tout aussi mauvaises. "Le plus gros complexe qu'on m'ait créé il a commencé à 20 ans chez BodyMinute", écrit une internaute sur TikTok. "C'était horrible, ça me brûlait, j'avais tellement mal", peste une autre cliente sur le réseau social. "Perso il m'arrive d'aller dans cet institut, à partir d'aujourd'hui il ne me verront plus.".