Carotte, citrouille, Tomate... Le potager se met au parfum

Après deux décennies de règne des jus gourmands, du maltol et des overdoses de sucre, la parfumerie s’empare du potager et prend un nouveau tournant plus naturel et durable.

Les tendances olfactive s collent à l’air du temps et en reflètent souvent les aspirations. Après les jus orientaux puissants des années 1980 aux accents de sortie de crise économique et les compositions épurées des années 1990 aux sillages unisexes, les notes sucrées régressives et réconfortantes se sont imposées pour enrober de douceur un monde individualiste. Mais aujourd’hui la parfumerie se tourne vers davantage de naturalité et de durabilité. Conséquences? La montée en puissance des jus green, et un nouvel engouement pour les notes terriennes des légumes et leurs bouquets aromatiques.

Si leur apparition dans la palette olfactive des parfumeurs n’est pas nouvelle, isoler leurs molécules odorantes n’est possible que depuis deux ans grâce à un système d’extraction inédit baptisé SymTrap. Breveté par la maison Symrise, ce procédé écologique n’utilise ni chaleur ni produits chimiques, mais capte les molécules aromatiques présentes dans l’eau de rinçage ou les jus de cuisson des légumes pour les condenser dans un alcool naturel. Grâce à cette technique d’upcycling, on obtient des notes qui n’étaient auparavant transposables qu’en utilisant des accords de synthèse.

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Ces alcoolats de légumes agissent comme le sel en cuisine en devenant des exhausteurs

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C’est ainsi qu’a vu le jour une nouvelle collection de matières premières baptisée Garden Lab, composée d’alcoolats d’artichaut, de chou-fleur, d’oignon, d’asperge et de poireau. «Aujourd’hui, nous essayons d’être plus respectueux de l’environnement, une contrainte qui pousse à la créativité, s’enthousiasme Pierre-Constantin Guéros, parfumeur. Désormais, nous pouvons tirer parti des déchets de l’industrie alimentaire, ce qui évite de piller les ressources(...)


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