Rencontres d'Arles : Les clichés sétois d’Agnès Varda

Jouteurs à Sète. Agnès Varda. Tirage argentique d’époque, vers 1952.  - Credit:Collection Rosalie Varda.
Jouteurs à Sète. Agnès Varda. Tirage argentique d’époque, vers 1952. - Credit:Collection Rosalie Varda.

La Pointe courte, c'est d'abord un film, le tout premier de l'œuvre considérable d'Agnès Varda, le travail d'une audacieuse qui s'inspire des Palmiers sauvages, de William Faulkner, pour juxtaposer deux niveaux narratifs : d'une part, les scènes naturalistes de la vie d'un quartier de Sète (celui de la Pointe-Courte), de l'autre, une forme d'ennui glacial, un désamour progressif qui s'installe entre Philippe Noiret et Silvia Monfort. Or 1954 – l'année où la très jeune (25 ans !) Agnès Varda tourne ce film – est aussi l'année où elle expose des photos pour la première fois – dans la cour de sa célèbre maison de la rue Daguerre à Paris. « Il y avait un lien, quelque chose à explorer, explique Carole Sandrin, la commissaire de l'exposition “La Pointe courte”, des photographies au film. Qu'est-ce qu'Agnès photographe amène à la réalisation de son film ? »

Des 800 photos prises de la fin des années 1940 à cette année 1954 où tout se cristallise, 108 sont retenues pour préparer La Pointe courte. « Elle photographie beaucoup les joutes, ce moment de sport et de folklore qui marque l'identité sétoise et sur lequel elle choisit de conclure le film, raconte Carole Sandrin. Elle fait aussi des compositions très graphiques, avec une recherche sur la texture, sur le cadre. Il y a une vraie correspondance esthétique avec son travail de cinéaste dans le film où, par moments, elle recherche quelque chose d'hiératique, proche de la statuaire qu'elle admire. »

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