“Conduisez comme une femme” pour “rester en vie”, cette campagne de sécurité routière détourne habilement le cliché sexiste de la femme au volant

Les clichés sexistes ont la peau dure, et celui de “la femme au volant” ne fait pas exception. Ce stéréotype misogyne selon lequel les femmes seraient de mauvaises, voire de dangereuses conductrices, est même bien plus vieux que ce que l’on imagine. Dès le début du XXe siècle – quelques années après que la française Anne de Rochechouart de Mortemart fut la première femme au monde à obtenir son permis, en 1898 – les intellectuels s’emparent du sujet. Immédiatement, la femme est perçue comme une menace, capable de “s’égarer dans une rêverie sans fin” plutôt que de regarder la route, ou de se tromper de pédale à cause de “ses pieds empêtrés dans le pli de sa robe”, comme l’écrivait l’homme de lettres Gaston Labadie-Lagrave en 1906.

Pourtant, au fil des années, les statistiques n’ont cessé de donner tort au proverbe “Femme au volant, mort au tournant” : les hommes sont en réalité responsables de la majorité des accidents mortels, 84 % précisément, selon les chiffres de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) 2022-2023. Et pour changer les mentalités à ce sujet, l’association Victimes et Citoyens a trouvé une habile combine : détourner le cliché pour la bonne cause.

Lundi 13 mai 2024, le collectif a dévoilé sa nouvelle campagne de sécurité routière, baptisée “Conduisez comme une femme”. Sur l’affiche dévoilée sur les réseaux sociaux, et dans les couloirs du métro parisien, on peut ainsi lire : “93 % des conducteurs alcoolisés impliqués dans un accident (...)

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