"Je vis avec mon ex-mari et ma compagne sous le même toit" : ces ex vivent toujours ensemble et expliquent pourquoi
Certains débarrassent le plancher à vitesse grand V après une rupture, refusant de partager une seconde de plus le même logis que leurs ex. D'autres restent, un peu plus longtemps voire beaucoup plus longtemps sous le même toit. Il y a d'abord ceux qui le font en l'absence d'autres possibilités financières ou logistiques. Mais dans d'autres cas, cette cohabitation entre ex est souhaitée. Une seule question brûle alors les lèvres des gens autour : "Mais pourquoi ?".
Récemment, l'ex Top Model Adriana Karembeu a défrayé la chronique en révélant aux médias avoir choisi de rester vivre avec son ex, Aram Ohanian. Malgré leur divorce, les parents d'une petite Nina née en 2018 espèrent maintenir une cohésion familiale et profiter de leur bonne entente. "On aime bien être ensemble !", a ainsi affirmé Adriana aux caméras de 50'inside. "On aime se voir des fois... Même s'engueuler, ça me manque", a surenchéri avec humour son ex. Dans leur luxueux palais de Marrakech, ils se sont répartis les espaces : le rez-de-chaussée pour Aram Ohanian, le premier étage pour Adriana et sa fille. Mais pas question de s'éviter. Les ex continuent de partager des repas, des moments de complicité et des projets professionnels...
Les enfants restent au centre, les parents s'adaptent
Bien avant eux, Romane Borhinger et son ex Philippe Rebbot ont eux aussi opté pour ce qu'ils ont baptisé un "sépartement", contraction de "séparés" et "appartement". À Montreuil, ils vivent dans deux appartements reliés par la chambre de leurs enfants. “Pour les enfants, rien n’a changé. De plus, il y a quelque chose de très émouvant de continuer à voir grandir nos enfants ensemble, on ne manque aucun moment. J’adore entendre Philippe les coucher le soir, sa présence, qu’ils aient encore ça. Nous, on en profite encore, ce sont des moments très touchants pour moi”, a-t-elle confié à Milk magazine en 2022.
Si l'on pourrait penser à une excentricité de stars, force est de constater que le modèle se développe, même chez les anonymes. Selon une étude de l'INED, il concerne même 23% des ex-couples. Cette cohabitation dure au moins un an pour un couple sur cinq qui en fait l’expérience. Annette a ainsi vécu trois ans avec son ex et père de ses enfants. Une décision motivée par le bien être de ces derniers. "On ne voulait pas les brusquer à devoir choisir avec qui ils voulaient vivre...[...] Nous décidions de casser leur famille, donc nous c'était moins important...", raconte-t-elle. Comme eux, 24% des ex-couples font ce choix avant tout pour continuer à élever leurs enfants ensemble selon l'étude de l'INED.
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Des règles à établir pour une cohabitation claire
Afin que tout se passe au mieux, des règles doivent souvent être établies. Ainsi, Anna et son ex-mari se sont accordé un mois pour tout redéfinir. À commencer par les bases matérielles et financières. Puis, ils ont statué sur la nécessité de passer les semaines tous ensemble et de s'octroyer un week-end sur deux de libre, chacun son tour. Ils ont même écrit un post Facebook pour annoncer la nouvelle à leur entourage. Un message écrit à la première personne du pluriel : "Maintenant nous vivons notre vie de colocataires de la plus belle des façons, oui nous sommes séparés mais nous sommes heureux. Et on ne s'est jamais aussi bien entendus que maintenant...", disaient-ils.
Aux dires d'Annette, sans plus aucune obligation de couple et besoin de "justifications", la relation avec son ex-compagnon s'est apaisée jusqu'à se transformer en amitié. Et l'harmonie du duo n'a échappé à personne : lors des 18 ans d'un de leurs fils, Annette et son ex-mari ont invité 30 personnes. Leurs retours ont été sans appel : d'après eux, l'ex-couple "respirait le bonheur et la bienveillance". Mais Annette l'admet : si tout s'est aussi bien passé, c'est peut-être aussi parce que leur relation était déjà devenue platonique depuis un moment. Contrairement à eux, d'autres ex auront peut-être à poser des règles relatives à l'échange d'affection et à l'intimité... Plus de petits mots doux (même par réflexe) ni de bisous dans le cou dans la cuisine !
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Quand rester vivre ensemble est plus pratique
Est-ce si affreux de vivre avec son ex à ses côtés ? Pas si l'on a la chance d'avoir chacun son espace, répond Anna, une maman de 47 ans vivant actuellement aux États-unis. Avec James, l'homme qui fut son mari pendant 15 ans, il lui a paru évident de poursuivre la cohabitation. Leur mode de vie les poussait dans ce sens : ils avaient l'avantage d'être propriétaires d'une très grande maison, dans laquelle chacun jouissait déjà de pièces réservées. Quelques travaux ont suffi à parachever le projet : Anna et James ont ainsi construit une deuxième suite parentale avec salle de bain. "Pourquoi se priver de ce confort de vie ?", semblent comme eux s'interroger de nombreux séparés. Selon l'étude INED, lorsque des biens sont partagés, la probabilité d'une cohabitation entre ex est plus de deux fois supérieure.
Le confort affectif n'est cependant pas en reste. "Notre cohabitation nous a aussi évité d'avoir à vendre la maison où nos enfants ont grandi", explique la quadragénaire, qui vit depuis 10 ans de cette façon. De plus, Anna savait à quel point il était agréable de partager le quotidien de son ex, le "seul homme qu'elle a sincèrement aimé", mais aussi "son meilleur ami". "Vivre avec lui est tout simplement facile !", se réjouit-elle. Et comment ne pourrait-elle pas aimer l'homme qui l'a soutenue et poussée à faire votre coming out lorsqu'elle a compris qu'elle aimait les femmes ?
"Au fait, je vis toujours avec mon ex" : refaire sa vie malgré la cohabitation
Si elle n'a donc plus rien de romantique, - Anna n'étant plus attirée par les hommes -, leur cohabitation n'en tranquillise pour autant les nouveaux partenaires. "Il n'est jamais facile de dire à la personne que l'on fréquente : "Au fait, je vis toujours avec mon ex. D'ailleurs, nous sommes toujours légalement mariés...'", plaisante Anna. "Mais au final, cela nous a permis de trouver des personnes qui étaient prêtes à se fondre dans notre dynamique familiale". Et leur compréhension a dépassé ses espérances : sa nouvelle compagne a emménagé avec eux il y a neuf ans, puis ce fut le tour de la compagne de James, deux ans après.
Annette et son ex-mari ne sont pas allés jusque là. Sachant leur cohabitation plus temporaire, ils ont mis ce temps à profit pour défaire petit à petit leur lien. "Ni lui ni moi n'avons cherché d'autres compagnons avant 1 an et demi, 2 ans de séparation. On ne met pas 25 ans de vie commune à la poubelle comme ça. Chacun a pris le temps de se remettre sur les rails...". L'étude de l'INED le montre : la vie commune post-séparation est plus fréquente lorsque la relation a duré longtemps. Probablement pour s'octroyer le temps de se défaire d’habitudes quotidiennes très ancrées...
Aram Ohanian, l'ex-compagnon d'Adriana Karembeu, semble lui aussi être dans cette phase de désaccoutumance, après 12 ans de relation. "Je n’ai pas envie de refaire ma vie. Je n’ai pas envie de courir après les filles. Je n’ai pas envie de tout ça. Je ne suis pas là dedans du tout", a-t-il révélé aux journalistes de 50'inside. Mais qu'en sera-t-il lorsque l'envie de faire de nouvelles rencontres reviendra ? Romane Borhinger a réfléchi à la question. Au journal Le Monde, elle a révélé en 2022 que rien n'était gravé dans le marbre dans la cohabitation avec son ex : "Ça peut changer si Philippe rencontre quelqu'un ou si mon amoureux a envie d'autre chose". Qu'il s'agisse des ex ou de leurs nouvelles moitiés, la règle semble d'oser dire adieu à la rigidité des normes sociétales et bienvenue à la flexibilité. Tant qu'elle satisfait tout le monde et n'empêche pas d'avancer...
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