Double vie - Bernard, 64 ans : "J'ai une seconde femme depuis 20 ans que je vois moins que ma première épouse"

Bernard, 64 ans, mène une double vie avec deux femmes depuis 20 ans. Il est catégorique : il aime ses deux femmes l'une autant que l'autre et serait incapable de choisir entre elles. Sauf si l'une de ses femmes tombe malade.

Double vie - Bernard, 64 ans :
Double vie - Bernard, 64 ans : "J'ai une seconde femme depuis 20 ans que je vois moins que ma première épouse"

Crédit : Getty

Bernard a 64 ans et mène une double vie depuis presque 20 ans : "J’ai une femme avec qui j’ai eu des enfants, avec qui j’ai vécu toute ma vie. Et j’ai une seconde femme depuis 20 ans et des poussières, que je vois chez elle, dont j’ai rencontré les amis et même la soeur. On a le même genre de vie domestique. Elle me fait à manger, je passe des dimanches chez elle et je vais même en petits week-ends avec elle. Je la considère comme ma seconde femme, même si je la vois beaucoup moins que ma première épouse."

Pour lui, cette situation n’a rien à voir avec une infidélité classique : "Pour moi, tromper sa femme, ça implique une organisation particulière. On va à l’hôtel, des choses comme ça. Pour moi, je crois, c’est surtout une histoire de sexe. Dans mon cas, ce n’est pas seulement ça. Ça a commencé comme ça avec cette femme que j’ai rencontrée au travail et puis c’est devenu ce que c’est aujourd’hui. Quand je vais la voir, il arrive qu’on ne fasse pas du tout l’amour. Elle est heureuse de me faire goûter les petits plats qu’elle prépare pour moi, on regarde quelque chose à la télé, on partage un bon moment. Et ça suffit."

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Pour lui, les nouvelles technologies ont largement simplifié sa double vie : "Ça a commencé juste avant que les portables ne deviennent quelque chose de populaire. Au début, on se glissait des petits mots, on se donnait des rendez-vous au travail, on s’arrangeait comme on pouvait. Quand on a commencé à tous avoir des portables, on a pu plus facilement s’organiser des rendez-vous, même des petits moments quand on pouvait. On s’arrangeait pour se croiser quand on faisait nos courses ou on s’organisait des déjeuners, les jours où on avait moins besoin d’être au bureau. Il y a aussi eu la possibilité de s’envoyer des messages juste pour se dire qu’on s’aimait. Je me suis mis à le faire de plus en plus. Là, il ne se passe pas un jour sans que j’envoie une déclaration à ma seconde femme. Et je le fais pour la première aussi. Je ne suis pas un homme qui est enfermé dans une relation et qui attend que sa première femme disparaisse ou le quitte pour pouvoir être avec la seconde. J’aime mes deux femmes de la même manière."

Pour lui, la suite de ces histoires dépendra de facteurs extérieurs : "J’y ai beaucoup réfléchi et je ne suis pas capable d’en quitter une. Je pense que soit ce sera l’une d’entre elles qui me quittera. Soit, l’une d’entre elles va tomber malade et je vais me sentir me obligé, parce que ce serait la moindre des choses à faire, de m’occuper d’elle. Là, le choix va s’imposer. Moi, je ne suis pas capable de penser à tout ça, de faire des listes, de trancher entre les deux. Je pense que je vis mon meilleur moment de ces histoires. Je suis à la retraite donc j’ai vraiment du temps à leur consacrer, elles vont bien toutes les deux et moi aussi. Je pense que je les rends heureuses. C’est tout ce qui compte pour moi."

Au quotidien, il continue à naviguer entre les mensonges : "La seule qui n’est pas au courant de l’existence de l’autre, c’est ma première femme, la mère de mes enfants. Je ne lui en ai jamais parlé parce que je sais que ça la rendrait très triste. Mais ma seconde femme sait toute la vérité. Je ne lui mens pas. Pour la voir, par contre, je suis obligé de faire des petits arrangements. Je dis que j’ai des amis à voir, que je vais courir, que j’ai envie d’aller me promener. Je trouve toujours une excuse pour aller passer une heure ou une demi-journée avec ma seconde femme. D’autant plus que ma première femme a aussi des choses à faire. On se laisse beaucoup de liberté. C’est ce qui simplifie les choses. Mais ça ne m’empêche pas de devoir mentir, oui. Je fais comme je peux. Cela fait partie des choses que j’aime le moins dans tout ça. Je n’y prends aucun plaisir. Je ne peux pas dire que ça m’angoisse de me faire attraper à dire un mensonge. Ni que je trouve que c’est le pire dans tout ça. Mais j’y suis obligé et ça me dérange. Je pense, au fond, qu’on vaut tous mieux que ces petits mensonges. C’est quelque chose qui minimise tout l’amour qu’on a les uns pour les autres."

Pour certaines personnes, construire une double vie est une échappatoire, pour d’autres, souvent de l’autre côté, c'est un manque de courage. Selon une étude Yougov pour le site de rencontres extra-conjugales Gleeden menée en 2019, près d’un Français sur deux (42%) affirme avoir déjà été infidèle au cours de sa vie. Et les habitants de l'Hexagone sont les plus disposés à avoir une aventure extra-conjugale. Comment vivent les personnes qui ont une double vie ? Et que ressentent celles et ceux qui découvrent que leur partenaire de vie en mène plusieurs ?

Nous avons décidé de faire parler les personnes qui se retrouvent au coeur d’une double vie.

Si vous aussi vous voulez raconter vos belles histoires de vie, d'amitié et d'amour, vous pouvez envoyer un message à cette adresse : lucilebellan@gmail.com.

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