Double vie - Isabelle, 37 ans : "Je ne sais pas qui est le vrai père de mon enfant. Je n'ai pas voulu du test ADN"

Pendant 9 ans, Isabelle a mené une double vie. Elle était en relation avec deux hommes qui ignoraient l'existence de l'autre. Lorsqu'elle est tombée enceinte, l'infirmière a choisi celui qui serait le meilleur père pour son fils. Elle raconte son histoire.

Double vie - Isabelle, 37 ans :
Double vie - Isabelle, 37 ans : "Je ne sais pas qui est le vrai père de mon enfant. Je n'ai pas voulu du test ADN"

Crédit : Getty

Pendant 9 ans, Isabelle, 37 ans, a eu une double vie : "J’ai eu deux hommes dans ma vie et aucun d’eux n’étaient au courant. Je suis infirmière libérale et je travaille beaucoup, ça a été mon excuse pour être souvent absente. L’un est dans une ville et l'autre pas loin. J’avais trouvé mon équilibre avec ces deux histoires mais je savais que ça allait devenir problématique quand l’un d’entre eux allait en vouloir plus. Il y a eu une demande en mariage, que j’ai refusée, avec l’excuse que ça ne m’intéressait pas de faire ce genre de geste. Je ne voulais pas prendre la décision de laisser mon autre copain de côté. Et puis je suis tombée enceinte. Une pilule qui n’a pas marché. Je ne sais pas qui est le vrai père de mon enfant. Je n’ai pas pu ou pas eu envie de faire un test ADN. J’ai choisi le père qui serait le mieux pour lui, et je me suis installée avec lui, il y a 2 ans."

Pour Isabelle, la double vie est une évidence : "J’ai un caractère un peu libre, très indépendant. Je n’ai jamais fantasmé vivre avec quelqu’un, me marier, m’engager pour la vie. J’aime le sexe, aussi. C’est plus facile d’avoir envie de tester des choses avec deux personnes différentes. Il y a des phases où on a envie de plus avec l’un et des moments où c’est avec l’autre. Je dis que c’est une double vie parce que ce n’est pas que des histoires de cul. J’ai rencontré leurs parents, leurs amis. Ils viennent de milieu très différents donc je n’ai jamais eu peur que ça se télescope. Je me suis engagée avec les deux. D’ailleurs ça a été très dur quand j’ai dû en quitter un. J’avais vraiment des sentiments pour lui aussi. Mais j’ai estimé que ce ne serait pas le meilleur père pour mon fils."

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"C'est mon fils. De moi, il pourra toujours être sûr"

Isabelle considère que son enfant est principalement son fils : "Je ne crois pas trop aux liens du sang. Je pense qu’un enfant, ça s’aime et ça s’élève et que c’est ça qui définit la relation qu’on a avec lui. Pour la mère c’est différent, on les porte quand même pendant 9 mois. Donc je sais que s'il a potentiellement deux pères, il n’a qu’une seule mère. C’est pour ça que je dis "mon fils". De moi, il pourra toujours être sûr."

Elle ignore si elle dira la vérité un jour : "Je pense que si je n’y suis pas obligée, je ne voudrais pas le dire. Mon fils me ressemble plus qu’il ne ressemble à l’un de mes deux amoureux, qui sont tous les deux bruns, comme moi. Il n’a aucun trait caractéristique de l’un ou de l’autre. Et les gens se font vite des films sur des détails qui viendraient de membres éloignés de la famille : "Mais si, c’est le nez de tonton André" ou "il a les yeux bleus de son arrière grand-père". Donc je ne m’inquiète pas pour ça. Je suis plutôt zen. Et je vois mon fils grandir et je suis heureuse. J’ai toujours deux hommes dans ma vie au final."

Elle n’a jamais regretté son choix : "Pour moi, c’était très simple et naturel d’avoir deux vies distinctes. Peut-être que quand mon fils sera plus grand, c’est quelque chose qui reviendra. Je ne pense pas que je vais recontacter celui que j’ai quitté. J’espère bien qu’il aura refait sa vie. Et il m’en a beaucoup voulu de le quitter, ce que je comprends tout à fait. Mais je pense qu’il est possible que vers la cinquantaine bien tapée, j’aurais de nouveau de la place pour un autre homme. Je suis quelqu’un de très simple, il ne m’en faut pas plus. Deux hommes, deux vies, et mon fils. Pour l’instant, il prend toute la place mais il va finir par grandir et quitter la maison. Et alors, je sais que je vais recherche un deuxième amour. Je n’ai pas honte de le dire. Ce n’est pas quelque chose qui était une passade. C’est qui je suis. Je me suis intéressée au polyamour aussi mais je sais que ce n’est pas pour moi. Je n’ai pas envie que mes hommes se connaissent ou que tout soit su de tous. J’ai juste envie d’avoir la liberté de me rendre chez l’un ou chez l’autre quand j’en ai envie et besoin. Qu’ils se sentent aimés sans se sentir diminués par une autre histoire. C’est comme ça que je trouve mon équilibre."

Pour certaines personnes, construire une double vie est une échappatoire, pour d’autres, souvent de l’autre côté, c'est un manque de courage. Comment vivent les personnes qui ont une double vie ? Et que ressentent celles et ceux qui découvrent que leur partenaire de vie en mène plusieurs ? Nous avons décidé de faire parler les personnes qui se retrouvent au coeur d’une double vie.

Si vous aussi vous voulez raconter vos belles histoires de vie, d'amitié et d'amour, vous pouvez envoyer un message à cette adresse : lucilebellan@gmail.com.

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