Faut-il écrire “saouler”, “soûler” ou “souler” ? Ne faites plus la faute !
La langue française regorge de subtilités, et le verbe "saouler" en est un parfait exemple. Connu pour ses orthographes multiples, il intrigue autant qu’il fascine. Originellement, on écrivait saouler, une graphie héritée de l’ancien français. Puis est apparue la version soûler, dotée d’un accent circonflexe sur le "u", destinée à simplifier la prononciation, car ce verbe s’est toujours dit [soulé], jamais [sa-ou-lé]. Enfin, les rectifications orthographiques de 1990 ont introduit une troisième variante, souler, sans accent circonflexe, pour moderniser l’écriture. Résultat : trois orthographes sont désormais admises, et chacun peut opter pour celle qui lui convient. Une richesse qui peut donner le vertige, mais qui illustre l’adaptabilité de notre langue. Outre ses déclinaisons graphiques, ce verbe brille par ses usages variés. À l’origine, il signifie "faire boire quelqu’un jusqu’à l’ivresse".
Lorsqu’il est utilisé de manière pronominale (se saouler, se soûler ou se souler), il décrit l’acte de s’enivrer soi-même. Mais c’est surtout son sens figuré qui lui a offert une place de choix dans le langage familier : être "saoulé(e)", c’est exprimer un ras-le-bol ou une irritation. Une réunion interminable ? Un voisin bruyant ? Vous voilà "complètement saoulé(e)" ! Ce sens, très répandu, n’a cependant rien de soutenu, et reste typique d’un registre oral. Quant à l’adjectif (saoul, soûl, soul), il suit la même règle d’accord, mais attention à ne pas le confondre avec le mot "soul", qui (...)