Franck Dubosc brisé par la maladie de son père : "Il a choisi de mourir, il estimait que cela suffisait"

PARIS, FRANCE - NOVEMBER 25: Actor of the movie Franck Dubosc attends the
Le décès de son père a été un moment très difficile pour Franck Dubosc. (Photo by Bertrand Rindoff Petroff/Getty Images)

A l'affiche du film "Camping 2", ce dimanche 19 juin 2022 sur TF1, Franck Dubosc est connu pour son humour. Mais l'acteur n'a pas connu que des moments heureux dans sa vie. Le décès de son père, qui a succombé à la maladie de Charcot en 2002, a été une période particulièrement difficile à traverser pour le comédien. Un drame qui a indubitablement marqué sa carrière.

En 2002, Franck Dubosc était au sommet de sa carrière. Humoriste reconnu, acteur populaire, très apprécié du public, il enchaînait les projets, mais s'est retrouvé confronté à un drame : le décès de son papa. Ce dernier souffrait de la maladie de Charcot, et avait décidé de mettre fin à ses jours grâce à l'euthanasie. Une terrible épreuve pour le comédien, d'autant que sa relation avec son paternel n'avait pas toujours été au beau fixe.

Vidéo. Franck Dubosc : ce moment où il a dû décider de la fin de vie de son père

Une relation père-fils difficile

Dans les colonnes de GQ, en 2019, Franck Dubosc évoquait ses regrets quant à sa relation avec son père, dont il a longtemps été éloigné. "Au fond, sans doute me reprochait-il d’avoir réussi à m’extraire, à m’échapper, là où lui avait échoué. Il est resté là où il est né, là où il a grandi, là où il a travaillé, dans la même boîte de 14 à 54 ans. Peut-être m’en a-t-il voulu de m’être montré plus ambitieux que lui. À 17 ans, j’avais déjà quitté la maison. La rupture a vraiment été consommée le jour où j’ai pris un comptable et cessé de lui demander de calculer mes impôts."

Une relation difficile qui ne les empêchait pas d'être très attachés : "Mon père était trop ­intelligent pour croire que je ne l’aimais pas. Nous étions en conflit permanent, mais nous nous ­aimions sans vouloir, ou pouvoir, nous le dire." Avant de conclure, tristement : "C’est seulement à sa mort que j’ai appris qu’il était fier de moi."

Un homme emporté par la maladie de Charcot

Lucien Dubosc est décédé en 2002, après des années de lutte contre la maladie de Charcot. "Une maladie horrible parce qu’on sait d’avance qu’on est condamné", précisait l'humoriste à l'antenne de TF1 dans l'émission "50' Inside". "On ne s'était pas dit 'je t'aime', il est parti en étant convaincu que j'avais honte de sa condition sociale." Pourtant, dans l'émission "Sept à Huit", Franck Dubosc garde un souvenir ému de son père, et évoque la façon dont ce dernier l'accompagne au quotidien. "Il m'a remis un dessin, que j'ai toujours sur moi dans mon agenda. C'est un dessin de moi sur la scène de l'Olympia (...) Mais c'est dessiné comme un enfant parce qu'il ne pouvait plus se servir de ses mains. Il y a un mot qui dit qu’il lutte contre cette terrible maladie, il dit que c’est lui qui gagnera."

Son père avait toujours rêvé que son fils puisse accomplir son rêve de jour à l'Olympia, mais sa maladie l'a empêché de pouvoir assister à ce triomphe. Il est mort peu après ce grand tournant dans la carrière de l'acteur. "Il n’est pas venu, il ne pouvait pas se déplacer, mais il a vu que je l’avais fait et ça, pour lui, c’était la consécration. Ce qui me fait le plus de peine, ce n’est pas ce qu’il a mis, c’est sa façon d’écrire comme un enfant, parce qu’il ne pouvait plus écrire. Donc je vois la souffrance d’écrire ces mots où, en fait, il ne parle pas de moi, il parle de la maladie."

Un film en l'honneur de son père

En 2021, 19 ans après le décès de son papa, Franck Dubosc lui a rendu hommage dans un téléfilm diffusé sur TF1, intitulé "La dernière partie". L'histoire est celle d'un avocat à qui il ne reste que très peu de temps pour renouer avec son père touché par la maladie de Charcot, avant qu’il ne meure, euthanasié. Pour ce scénario difficile, il s'est inspiré de ses derniers instants avec son père, qui a lui aussi décidé de se faire euthanasier afin de ne plus souffrir. "Un jour, ma mère m’a dit : ’Papa meurt mardi. Es-tu d’accord ?’ (…) J’étais en tournée, je suis revenu pour voir mon père une dernière fois. Il était atteint de la maladie de Charcot. Très diminué, il estimait que cela suffisait", avait confié Franck Dubosc lors de la conférence du film, au Festival de La Rochelle.

Interrogé par Télé Magazine, il avait évoqué avec émotion sa volonté de faire parler de la maladie de Charcot, encore trop peu connue du grand public : "Depuis que je l'ai dit, c'est fou le nombre de personnes touchées par cette pathologie de près ou de loin qui s'expriment. Elle n'est pas si orpheline que ça finalement !", a-t-il affirmé avant de préciser : "Avec ce film, c'est ma façon à moi d'en parler. C'est aussi la raison pour laquelle j'ai tenu absolument à ce qu'elle soit précisément nommée dans le film."

Un film qu'il a également fait pour sa mère, décédée récemment : "Je crois que j’avais envie de clore un chapitre. Ma mère était mal en point, et je voulais qu’elle sache combien j’étais fier de mon père. Hélas, elle s’en est allée peu après la fin du tournage", a-t-il regretté dans les colonnes de Télé 7 Jours.

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