Le « ghosting », une rupture violente

Un truc de gamins que de s'ignorer du jour au lendemain ? Dans le monde adulte, cette manière de rompre soudainement tout contact, sans explications, deviendrait une habitude. Et une nouvelle forme de violence.

Je te ghoste ! » Autrement dit : « Pour moi, tu deviens un fantôme » – ghost, en anglais. Voilà qui pourrait évoquer le « je te cause plus » des cours de récréation, cette bouderie annoncée qui, souvent, ne durait pas. Mais, chez les adultes, le ghosting est sans sommation, avec cette menace, en général mise à exécution : « Je te bloque » – fonction qui permet de rendre l'autre invisible sur les réseaux sociaux ou sur son smartphone. Comprenez : « Je t'efface, je te zappe. » Un mode de rupture ultra-violent, qui semble s'intensifier au sein des relations amoureuses, mais pas seulement. D'ailleurs, le terme de « ghosting », apparu en 2015 dans le Collins English Dictionary, fait désormais partie des violences psychologiques bien décrites, nous apprend Anne-Laure Buffet*, spécialisée dans l'accompagnement des victimes de relations toxiques.

Des ruptures 2.0

Héléna, qui avait rencontré l'âme sœur sur Tinder, raconte : « C'était l'homme parfait : subtil, drôle, charismatique. On s'est vus, aimés pendant quatre mois. Et puis, un jour, plus rien. Aucune réponse à mes messages. Inquiète, je lui envoie des SMS à la file. Silence radio. Dix jours plus tard, je vois qu'il partage sur Facebook une info sur un concert. La rage m'a saisie. Je lui ai adressé cette fois un message furieux. Sans réponse. » Anne-Laure Buffet le confirme : « Ce summum de l'impolitesse semble s'être généralisé depuis le confinement, moment où l'on a...

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