"Immense respect", "Le visage du courage", "Bravoure inouïe": droguée par son époux et violée par une cinquantaine d'hommes pendant 10 ans, Gisèle Pélicot refuse un procès à huis clos et gagne le soutien des internautes du monde entier

En refusant un procès à huis clos, Gisèle Pélicot, dont le mari est accusé de l'avoir droguée et d'avoir invité des hommes à la violer pendant 10 ans, est devenue la nouvelle icône du féminisme en France.

"Immense respect", "Le visage du courage", "Bravoure inouïe": droguée par son époux et violée par une cinquantaine d'hommes pendant 10 ans, Gisèle Pélicot refuse un procès à huis clos et gagne le soutien des internautes du monde entier. (Photo by CHRISTOPHE SIMON/AFP via Getty Images)
"Immense respect", "Le visage du courage", "Bravoure inouïe": droguée par son époux et violée par une cinquantaine d'hommes pendant 10 ans, Gisèle Pélicot refuse un procès à huis clos et gagne le soutien des internautes du monde entier. (Photo by CHRISTOPHE SIMON/AFP via Getty Images)

"La honte doit changer de camp." C'est avec ces mots que l'avocat de Gisèle Pélicot, victime de soumission chimique, a confirmé le désir de sa cliente de refuser le procès à huis clos de son époux, Dominique Pélicot.

L'homme, retraité jugé à Avignon, est accusé d'avoir drogué son épouse, et d'avoir recruté des dizaines d'inconnus en ligne pour la violer, profitant de son inconscience. Et ce, pendant au moins 10 ans.

Comme c'est souvent le cas dans le cadre de crimes sexuels, le parquet d'Avignon avait demandé à ce que le procès se déroule en huis clos, rappelant que des vidéos des faits seraient "nécessairement visionnées" et que "non seulement la publicité des débats serait dangereuse mais [elle] porterait aussi atteinte à la dignité des personnes".

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Un argument contre lequel Gisèle Pélicot, soutenue par les trois enfants du couple, a décidé de s'élever. "Même s'il y aura des moments extrêmement difficiles, je n'ai pas à me cacher, ni à avoir honte", a-t-elle affirmé dans des propos rapportés par Franceinfo.

Le choix de Gisèle Pélicot est rare, même s'il n'est pas totalement inédit. Lorsqu'elle était mineure, la journaliste Claudine Cordani avait elle aussi refusé un huis clos. Sur X, cette dernière a précisé : "Cela ne relevait pas de courage, mais d'une intime conviction : si des violeurs pouvaient changer le cours de notre vie par leur crime de viol, alors nous pouvions les nommer et les montrer à la société. Pour que la société sache. Et pour que la honte change de camp."

Sur la plateforme X, de nombreux internautes français, mais aussi venus du monde entier, ont apporté leur soutien à la courageuse plaignante. Pour eux, le fait qu'elle refuse un procès à huis clos, durant lequel des images de ses viols sous soumission chimique seront diffusées, témoigne de sa résilience et de sa volonté de faire changer les choses.

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