Iran : de Mahsa Amini à Ahou Daryaei, retour sur une révolte au féminin
Les images d’Ahou Daryaei ont fait le tour du monde. Malgré une répression impitoyable, les gestes de résistance au régime des mollahs continuent de se multiplier.
Seule. Nue. Cheveux lâchés. Depuis dix jours, la vidéo d’ Ahou Daryaei tourne en boucle sur les réseaux sociaux et dans nos têtes. Sa large culotte rayée, son soutien-gorge violet, dessous d’une simplicité bouleversante, sont devenus les nouveaux étendards de la révolte des femmes iraniennes. Des sous- vêtements comme des armes. Un dévoilement qui tient du combat. Le 4 novembre, le monde entier l’a vue marchant, le corps découvert, devant l’université islamique Azad, à Téhéran. À la clé, une vague d’émotion immense. Les informations divergent selon les sources, mais l’étudiante en littérature française, harcelée par la sécurité de la faculté pour sa tenue, aurait ôté ses vêtements dans un geste de protestation. De désespoir, aussi ? Filmée par des jeunes filles depuis une fenêtre, on la voit déambuler lentement, bras croisés, au milieu d’une foule qui détourne le regard. Autour d’elle, les autres étudiantes sont voilées de noir, rendant sa nudité et sa solitude d’autant plus dissonantes. Parfois, Ahou lève le visage vers le ciel, semble se parler à elle-même comme pour se donner du courage.
L’incarnation de la rébellion
Depuis, une question nous hante : quelles pensées la traversent alors que ce geste la destine aux geôles du régime iranien ? Quelle force, quel élan sacrificiel peuvent porter ainsi une femme qui se sait condamnée ? « Lorsque nous avons vu la vidéo, nous avons ressenti de la stupéfaction,...
Lire la suite de l'article sur Elle.fr