L'édito de ELLE : de la bio de Bardella au bannissement du prix Goncourt en Algérie, le lecteur face à son engagement

Kamel Daoud salue depuis une fenêtre du restaurant Drouant à Paris, après avoir reçu le prix Goncourt pour son roman « Houris », le 4 novembre 2024.

Si des livres, jugés trop transgressifs, sont encore censurés aux quatre coins du monde, d’autres connaissent des tournées promo ultra-médiatisées. Un système à deux vitesses auquel est confronté le lecteur.

Cachez ces livres que je ne saurais voir… En 2024, il existe encore des gens qui veulent interdire des livres. Et pourquoi pas brûler des sorcières ? L’association SOS Éducation a écrit au Premier ministre pour dénoncer le  « contenu pornographique et psychiquement dangereux » pour les mineurs du « Club des enfants perdus » (éd. P.O.L), en lice pour le prix Goncourt des lycéens. Rebecca Lighieri y conte l’histoire d’un couple qui aime faire l’amour. Alors, oui, il y a du sexe, du plaisir, de la transgression (moins que dans la série  « Euphoria » ou que dans « Les Liaisons dangereuses », de Laclos). Mais elle fait aussi la confession d’une enfant du XXIe siècle, à travers une jeune fille perdue : une salutaire occasion de parler de santé mentale avec les lecteurs lycéens ? Non, cachez ce sexe qu’ils ne sauraient voir.

Les lecteurs sont puissants

Le magnifique et terrible roman de  Kamel Daoud « Houris » a, lui, été banni en Algérie. Il met en scène de manière saisissante la guerre civile dont le gouvernement a interdit, par une loi, de parler. Il a même provoqué l’exclusion de Gallimard, la maison d’édition de l’écrivain algérien, du Salon du livre d’Alger. Cachez cette vérité que nous ne saurions voir.

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