L'Amour est dans le pré : Flavie avait peur que Valentin la quitte à cause de sa maladie... Ces femmes malades ont été quittées par leur conjoint
La maladie de Flavie, découverte dans la dernière saison de L'Amour est dans le pré a beaucoup ému les spectateurs. La jeune femme atteinte d'un cancer de la peau rare venait d'entamer une idylle avec l'agriculteur Valentin et avait peur que ce dernier la quitte en apprenant sa maladie. Une peur rationnelle. Une étude l'a prouvé : dans une relation hétérosexuelle, en cas de maladie, les femmes ont six fois plus de chances que les hommes d'être quittées par leur partenaire que le contraire si les rôles sont inversés. Une triste expérience que plusieurs femmes ont accepté de nous raconter.
La dernière saison de "L'amour est dans le pré" s'est soldée par une belle histoire : celle de Flavie et Valentin. En plein tournage de l'émission, la jeune femme a fait une terrible découverte : elle est atteinte d'un cancer de la peau très rare, le sarcome d'Ewing. Face à ce diagnostic, d'autres seraient partis, mais pas Valentin : "Elle avait peur que je parte en fait, ça faisait qu’une semaine. Dans ma vie, moi aussi, j’ai traversé des moments assez durs, même si je suis jeune, et on est plus à un près… En tout cas, je sais comment faire pour surmonter les problèmes de la vie. Chaque épreuve est compliquée, mais j’étais prêt à rester avec Flavie", a-t-il affirmé dans l'épisode diffusé ce lundi 11 novembre 2024.
Un geste qui a beaucoup touché la jeune femme, et pour cause : les hommes qui restent face à la maladie de leur compagne ne sont pas si nombreux, en particulier en tout début de relation.
La preuve ? En 2018, une étude américaine publiée dans la revue médicale "Cancer" démontrait que le taux de séparation ou de divorce chez les femmes malades était de 20,8%, soit plus d'une femme sur cinq. Lorsque les rôles sont inversés, les hommes malades n'ont que 2,9% de risques d'être quittés, soit 6 fois moins. Ce qui n'est pas si étonnant quand on sait que 48% des hommes refusent de sortir avec une femme qui ne correspond pas aux critères de beauté de la société.
"J'ai fini en fauteuil roulant après un accident. Six mois plus tard, il faisait ses valises"
Aujourd'hui, Irène a 42 ans, deux enfants, et Mickaël était son amour de jeunesse. Les jeunes gens se sont fréquentés dès l'âge de 17 ans, se sont mariés à 24 ans, et ont eu des enfants peu après. Mais leur vie a basculé en mai 2017, l'année de ses 37 ans. "Nous étions tous les quatre dans la voiture, nous rentrions d'un dîner chez ma soeur. Notre véhicule a été heurté par un chauffeur ivre qui a perdu le contrôle de sa voiture. Mon mari a eu quelques écorchures, et Dieu merci, nos enfants étaient sains et saufs. Moi, je n'ai pas eu cette chance : la voiture a enfoncé ma portière et ma jambe droite à été broyée. J'ai été amputée."
Ce jour-là, le monde d'Irène s'écroule. Elle va devoir réapprendre à marcher, à utiliser sa prothèse, mais en attendant, elle doit se déplacer en fauteuil roulant. "Il a fallu faire toutes sortes d'ajustements dans notre nouvelle vie, et mon mari m'a vite fait sentir que cela ne lui convenait pas. Il soupirait quand je lui faisais remarquer que tel endroit n'était pas accessible aux handicapés, ou que je ne pouvais plus attraper les aliments placés au dernier étage du réfrigérateur. Il a vite commencé à me faire des reproches, à me dire qu'il avait du mal à s'adapter à la vie d'une handicapée, qu'il n'avait jamais voulu ça." Des reproches difficiles à encaisser pour cette femme qui essaye de se reconstruire et d'adapter son quotidien à sa nouvelle vie. "Je me raccrochais au fait que ma prothèse allait me permettre de retrouver une forme d'indépendance, de moins me reposer sur lui. Mais la rééducation prend du temps, apprendre à marcher avec une prothèse ne se fait pas en quelques jours. Six mois après notre accident, il a fait ses valises."
Lorsqu'il lui a annoncé sa volonté de partir, Mickaël ne lui a pas caché que son handicap était la cause de cette séparation. "Il m'a dit qu'il n'était pas assez fort pour s'occuper d'une femme amputée. Qu'il ne voulait pas renoncer à sa vie pour prendre soin de moi, mais qu'il ferait tout pour me soutenir en s'occupant des enfants pendant ma rééducation. A l'époque, j'ai cru que je ne m'en remettrai jamais. Depuis, j'ai compris que je méritais mieux qu'un homme incapable de me soutenir alors que je traversais la pire épreuve de ma vie."
"Il m'a dit que le cancer prenait trop de place dans notre couple"
Le cancer du sein est le cancer le plus mortel chez les femmes, mais cette pathologie est tout sauf rare. Jessica l'a affrontée alors qu'elle venait de fêter son 30ème anniversaire. "Personne n'imagine jamais attraper un cancer aussi jeune, mais je me suis tout de suite dit que je n'allais pas me laisser abattre et que j'allais affronter ça sans problème. Mes amies, ma famille, mon mec : tout le monde était là pour moi. Du moins, pendant les premières semaines. Les choses ont changé quand la maladie a commencé à vraiment s'imposer."
Très vite, la trentenaire passe sur la table d'opération pour une mastectomie et commence la chimiothérapie. "Non seulement je souffrais de l'opération, mais avec la chimio, j'ai eu la totale : nausée, perte de cheveux, perte de poids... Je n'étais plus moi-même, et mon mec ne manquait pas de me le faire remarquer. Il me reprochait régulièrement de ne pas faire d'effort pour lui plaire, de ne pas porter ma perruque à la maison. Ma libido en berne a commencé à devenir un vrai problème entre nous. Je ne comprenais pas comment il pouvait avoir envie de sexe alors que je me battais pour ma vie, il me reprochait de le priver."
Pas facile à encaisser pour la jeune femme, qui a décidé de mettre les choses au clair. "On a eu une grosse dispute où je lui ai dit que je comprenais à quel point c'était difficile pour lui de gérer un quotidien avec une personne malade, mais que ce que j'affrontais était plus important que notre vie sexuelle. Il m'a répondu qu'il en avait marre de jouer les infirmiers et que le cancer prenait trop de place dans notre couple. C'était la goutte de trop, je l'ai foutu dehors. Entre lui et ma santé, il n'y avait pas photo. Mais ça en dit long sur ce que les hommes estiment être en droit de recevoir, y compris de la part de leur compagne malade. Et visiblement, mon mec de l'époque ne me voyait pas comme un être humain, mais comme une poupée gonflable à sa disposition, quel que soit mon état de santé."
"Mon mec savait tout de mon handicap, il n'a juste pas assumé"
Perrine a quant à elle 27 ans, et elle a un handicap depuis son enfance. "Après un cancer osseux, on m'a placé une prothèse interne de genou. J'ai eu de la chance, j'ai évité l'amputation, mais ça a évidemment des conséquences sur mon quotidien : "Je ne peux pas courir, ni marcher trop vite, je ne peux pas faire ce qui implique de plier fortement les genoux. Mais je m’en sors très bien." A la fin du collège, l'adolescente rencontre celui qui va devenir son compagnon pendant plusieurs années. "Il était prévenu du package depuis le début, je n'ai jamais caché ou dissimulé mon handicap, ma boiterie ou mes cicatrices. Il savait tout, et ça ne le dérangeait pas."
Malheureusement, lors de leur deuxième année ensemble, Perrine fait face à une épreuve imprévue. "Ma prothèse s’est cassée. Elle devait être changée pour cause d’usure, en juillet, elle s’est cassée en mai. Le problème c’est qu’évidemment contrairement à une fracture classique, ça ne guérit pas. L'autre, c'est que comme j’ai eu une prothèse très jeune, mes os ont gardé une forme marquée par le fait d’avoir été coupés alors que j’étais en pleine croissance, ma prothèse n’est donc pas un modèle classique et c’est plutôt du sur-mesure qu’il faut plusieurs mois pour recevoir. J’ai donc été opéré en juillet."
Pendant l'été, son compagnon est présent pour la soutenir, mais à la rentrée, la jeune femme découvre via Facebook que son compagnon se déclare célibataire sur le réseau social. Quand elle l'interroge, il lui explique qu'il ne "supporte plus (sa) prothèse et tout ce que cela (les) empêche de faire ensemble." "Je n'ai jamais compris, car mon état de santé n'avait pas changé. Cette rupture m'a longtemps convaincue que j'étais un boulet et que je ne devais pas imposer mon handicap à mon partenaire. Heureusement, aujourd'hui, j'ai compris qu'on ne s'excuse pas de son propre squelette et que son comportement était purement validiste. C'est d'ailleurs quelque chose que je veux rappeler aux personnes qui pourraient traverser ce genre d'épreuve : si quelqu'un est assez bête pour vous reprocher votre handicap, votre maladie et les difficultés que cela engendre, ces personnes ne méritent pas votre compagnie." Une belle philosophie.