Lorsque nous clignons des yeux, c'est loin de n'être qu'un réflexe

La plus ultime des micro-siestes? | Etty Fidele via Unsplash
La plus ultime des micro-siestes? | Etty Fidele via Unsplash

La nictation, petit nom du clignement d'œil, joue un rôle physiologique crucial: cette fonction permet d'éliminer les débris se trouvant dans nos yeux, tout en les gardant lubrifiés. Mais selon NewScientist, ce réflexe naturel pourrait également avoir un rôle cognitif, comme tendent à le montrer des expériences réalisées au sein de l'université belge de Gand.

Les recherches récemment effectuées se basent sur des observations effectuées en 1945 par Arthur Hall, de l'université britannique de Sheffield: celui-ci avait constaté que chez des personnes lisant à voix haute, il existait un lien entre la fréquence des clignements des yeux et la présence de trous dans un texte. Il a ensuite formulé l'hypothèse selon laquelle le clignement pouvait aider les humains à mettre brièvement leur cerveau en pause pendant qu'ils lisent.

Pause cognitive

Pour aller plus loin, l'équipe dirigée par Louisa Bogaerts, spécialiste en psychologie cognitive, a analysé les données recueillies précédemment dans le cadre d'une étude nommée Ghent Eye Tracking Corpus. Il avait été demandé à quinze personnes de lire silencieusement un roman d'Agatha Christie sur un ensemble de quatre séances. 30.367 clignements d'yeux avaient alors été consignés par une équipe d'observation. Pour la scientifique, la conclusion est simple à résumer: «Les résultats montrent clairement que nous ne clignons pas des yeux de manière aléatoire lorsque nous lisons», explique-t-elle.

L'équipe a en effet constaté que les participants étaient moins susceptibles de cligner des yeux après avoir lu des mots qui apparaissaient fréquemment dans le texte. «Un clignement accru des yeux après avoir fixé des mots moins fréquemment utilisés suggère que l'effort cognitif influence le comportement de clignement des yeux», explique Louisa Bogaerts, qui décrit le clignement comme une forme de «pause cognitive».

Les chercheurs et chercheuses ont…

Lire la suite sur Slate.fr