La maison-atelier bruxelloise de la céramiste Bela Silva aux notes vintage et coloré

Entre palette de couleurs évoquant les ambiances nordiques et atmosphère de cinéma à la Visconti, la nouvelle maison-atelier bruxelloise de la céramiste Bela Silva révèle son goût pour le mobilier chiné et des œuvres personnelles à l’énergie solaire.Les histoires d’amour dictent les lieux de vie de Bela Silva. Après s’être établie à Londres, Barcelone, Chicago et New York, l’artiste pluridisciplinaire vit et travaille depuis une dizaine d’années à Bruxelles. Si elle prend l’avion dès que le soleil de Lisbonne lui manque, la créatrice portugaise apprécie la capitale belge pour sa qualité de vie, ses grands espaces, son cosmopolitisme et les contacts humains qu’elle trouve plus faciles ici qu’ailleurs. Représentée par la galerie bruxelloise Spazio Nobile et le galeriste Pierre Passebon à Paris, Bela Silva avait installé en 2018 son four, ses terres d’argile et ses pinceaux dans les Zaventem Ateliers, centre artisanal d’un genre nouveau orchestré par l’architecte d’intérieur Lionel Jadot. Mais l’envie de trouver un lieu à elle dans lequel elle pourrait habiter et travailler à une volée de marches la titillait.C’est en 2020, au cœur du quartier du Sablon, qu’elle découvre par hasard cette maison du XIXe siècle qui abritait jadis l’ambassade de Hongrie. Les pièces en enfilade la séduisent d’emblée tandis que la vue sur l’église baroque des Minimes et la rue adjacente animée lui rappellent ses vacances à Rome ou les films des années 60 de Fellini, Bergman et Visconti. L’intérieur un brin désuet est resté dans son jus, simplement rafraîchi par des coups de peinture çà et là. Le vert céladon des murs du premier étage évoque la couleur d’un lac scandinave alors que la tonalité bigarade de l’atelier-showroom logé au rez-de-chaussée suggère la lumière envoûtante du Sud.Les remarquables hauteurs sous plafond et les planchers en bois sans âge procurent au lieu ce supplément d’âme cher à Bela Silva. Quelques trouvailles chinées sur le marché aux Puces voisin des Marolles cohabitent avec ses créations colorées, meublant l’ensemble. « J’aime les traces du passé. Elles me donnent l’impression de travailler hors du temps. Ici, l’ambiance cocon est propice à la réflexion, m’accompagnant plus loin dans ma démarche artistique. J’avais besoin de voir le ciel aussi. Toute ma vie tourne autour des ouvertures », raconte-t-elle avec un accent lisboète enjoué. Ouverte sur le monde, les gens, la nature et les géométries urbaines, cette plasticienne à la renommée internationale aime les enjambées dans des univers différents pour créer de plus belle et surprendre à travers son éternelle joie de vivre.