"Une moins bonne connaissance de la spécificité féminine" : une cardiologue explique pourquoi les maladies cardiovasculaires sont moins bien dépistées chez les femmes

Infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, fibrillation auriculaire… Les maladies cardiovasculaires causent chaque jour en France la mort de 200 femmes. Près de 400.000* sont hospitalisées par an suite à une maladie cardio-vasculaire, dont 33% avant 65 ans. Et, contrairement à une idée largement répandue, elles ne sont plus l’apanage des femmes ménopausées : elles touchent toutes les classes d’âge après 35 ans. La faute à nos modes de vie (tabac, alcool, stress, sédentarité…). Il faut dire que ces maladies, qui affectent le cœur et les vaisseaux sanguins, se développent de manière insidieuse, ne s’exprimant qu’à un stade avancé de leur évolution, par des symptômes parfois atypiques. Il est temps d’agir.

*Fondation recherche cardio-vasculaire

Pr Claire Mounier-Véhier : le premier frein vient des femmes elles-mêmes qui se préoccupent davantage de la santé de leurs proches que de la leur. 70 % d’entre elles* ne pensent pas à leur santé tant qu’elles ne sont pas malades, 77 % reportent leur rendez-vous médicaux et 85 % pratiquent l’automédication. Seules 38 % des femmes font des bilans de santé périodiques.

C’est vrai que les femmes sont victimes de préjugés culturels tenaces. Dans leur esprit, les maladies cardiovasculaires sont principalement des maladies d’homme. Cette idée fausse les conduit à ignorer ou sous-estimer leurs symptômes. Elles n’ont pas non plus conscience que leurs mauvaises habitudes d’hygiène de vie diminuent la protection naturelle apportée par leurs (...)

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