Nadia Wassef : l'écrivaine égyptienne au parcours extraordinaire

Dans « La Libraire du Caire », cette Égyptienne raconte son parcours extraordinaire.

Les femmes libraires sont dangereuses. Au Caire, en 2002, Nadia Wassef a fait un pari fou : ouvrir avec sa sœur une librairie dans un pays où plus personne ne lit. Élevées entre l'arabe – parlé par leur père –, le français – lu par leur mère – et l'anglais – appris à l'école –, les filles Wassef ont les langues dans la peau. Et la littérature comme vocation. Sans expérience, elles lancent Diwan, modeste commerce avec un café coloré. Très vite, il devient un sanctuaire, où les femmes peuvent entrer, se retrouver, échapper aux rues parfois hostiles de la ville. Chaque rayon est composé selon leurs curiosités. Au lycée britannique, Nadia n'a pas appris toute l'histoire de ses origines. Alors, elle crée « Essentiels d'Égypte », une sélection d'ouvrages destinée à combler ses lacunes. Les lectures, méticuleusement choisies, reflètent les tranches les plus intimes de sa vie. Enceinte de son premier enfant, elle feuillette discrètement le best-seller « What to Expect When You're Expecting » entre deux rendez-vous. Entrepreneuse débutante, elle dévore les conseils judicieux des hommes d'affaires américains. Prise dans les méandres d'un mariage compliqué, elle se plonge dans « Mange, prie, aime », d'Elizabeth Gilbert.

Rebelle, elle propose à ses clients des titres censurés par le gouvernement, comme des autrices féministes longtemps négligées. Diwan est son radeau, sa « chambre à soi », son succès. En quelques années, les...

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