Couple mythique : Nadine Marquand et Jean-Louis Trintignant, une vie de drames
Ensemble, ils ont fait partie de l'histoire du cinéma français. Nadine et Jean-Louis Trintignant ont vécu une relation médiatique sur les plateaux de tournage. En coulisses, les cinéastes ont affronté plus d'un drame. Retour sur leur mariage entre liaisons et épreuves.
"C’est pour la vie ou pour un moment ?" Dans son prochain livre, en librairie dès le 10 novembre 2021, Nadine Trintignant se raconte à travers ses histoires d’amour. Parmi elles, son mariage avec Jean-Louis Trintignant qu’elle a épousé en 1961. Ensemble, les cinéastes ont donné naissance à Marie en 1962, Pauline en 1969 et Vincent en 1973. Une vie de couple faite de cinéma, de liaisons et de drames. Invitée sur le plateau de "C à vous" sur France 5, le mercredi 3 novembre 2021, la réalisatrice s’est confiée sur l’infidélité du père de ses enfants… alors qu’elle était enceinte. Une relation extra-conjugale qu’il aurait vécue avec une certaine Romy Schneider, qu’elle appréciait tout particulièrement : "Je n’ai pas eu beaucoup de mérite de lui dire que Romy était formidable. J’aimais beaucoup Romy. Elle était une femme intelligente, très belle, pleine de charme".
Vidéo. Nadine Trintignant : pourquoi elle approuvait la liaison de son mari
Une idylle restée secrète qui a commencé sur le tournage du film "Le train" (sorti en 1973), dans lequel les deux acteurs se sont donné la réplique. Et si Nadine Marquand, de son nom de jeune fille, ne garde aucune rancœur de cette infidélité, c’est parque que son couple "n’arrivait plus à se rendre heureux". De son côté, la réalisatrice vivait - elle aussi - une nouvelle histoire avec un autre homme. "J’avais eu un début d’histoire avec Alain Corneau [son second époux, décédé en 2010, ndlr], que j’ai épousé plus tard, et je ne l’ai pas vu après, pendant presque un an". Malgré la fin de leur couple, c’est ensemble qu’ils ont affronté l'un des plus grands drames de leur vie : la mort de leur fille Marie Trintignant.
Nadine Trintignant raconte les derniers jours de sa fille Marie Trintignant
Le 1er août 2003, la comédienne a succombé à un oedème cérébral trois jours après avoir été battue par Bertrand Cantat. Selon le rapport d’autopsie, dévoilé en 2019 par "Enquête exclusive", une vingtaine de traces de coups, un éclatement des os du nez et plusieurs hématomes sur le visage, dont trois gros sur le côté gauche ont été observés sur le corps la jeune femme. Sans oublier ses deux nerfs optiques “quasiment détachés" et "une plaie au niveau de l’arcade sourcilière". "Je suis sûre que le matin elle lui a dit que c'était fini. Il y avait tout le temps des disputes, il savait qu'elle ne l'aimait plus et elle le lui avait dit. Le dernier jour de tournage, elle était joyeuse. Elle m'a dit : 'Je me sens libre.' Alors, est-ce qu'elle a repris sa liberté et c'est pour ça qu'il y a eu la suite ?", s’est interrogée la réalisatrice devant les caméras de M6. Avant d’ajouter : "Elle a été joyeuse toute la journée, elle m'a dit qu'elle allait se changer pour le verre et elle n'arrivait pas. Je vais sur la route et je les vois qui revenaient tous les deux en s'engueulant et je dis : 'Qu'est-ce qui se passe ?'. Et elle ne dit rien. Ce n'était pas son genre. Je pense que pour la première fois de sa vie, elle a eu peur".
Vidéo. Les tendres souvenirs de Nadine Trintignant avec sa fille Marie
Les bouleversantes confidences de Jean-Louis Trintignant
De son côté, le réalisateur s’est confié sur la mort de sa fille auprès de Claire Chazal dans "Entrée Libre" sur France 5. "Ça ne guérit pas. Depuis quinze ans, ça m'a complètement abattu. Je suis mort il y a quinze ans, avec elle". Plus d’une fois, le duo père-fille a joué ensemble au cinéma et au théâtre : "Il y a beaucoup de choses qui me font penser à Marie. Je suis même un peu gêné, parce que, parfois, c'est même un peu trop chaud. J'avais des rapports fusionnels avec Marie. Quand elle était enfant, elle était magnifique…". En plus des souvenirs, est restée la culpabilité. Dans "Thé ou Café", il a expliqué à Catherine Ceylac : "Je devais venir la retrouver ce soir-là et je ne suis pas venu. C'était un grand voyage en voiture, quatre ou cinq jours. C'est peut-être de ma faute : si j'avais été présent ce soir-là, elle ne serait sans doute pas morte. Cette culpabilité me pèse beaucoup parce que je suis presque sûr d'avoir raison…".
Avec Marie Trintignant, le couple avait déjà perdu un enfant
Un malheur de plus pour le couple qui a déjà dû surmonter la perte d’un premier enfant en 1970. "Nadine et moi, nous avions loué un appartement à Rome, le temps du tournage du Conformiste. Nous avions deux enfants, Marie et une petite fille qui s'appelait Pauline. Un matin, alors que je partais tourner, je suis allé embrasser Pauline dans son berceau. Elle était morte, on n'a pas su comment. J'ai dit à Nadine : 'Soit on se suicide, soit on accepte de vivre pour Marie'", s’est souvenu l’acteur en 2012 à l'occasion de la sortie du livre "Du côté d'Uzès, entretiens avec André Asséo". Autant de drames qui ont marqué sa vie, mais qu’il a préféré affronter. "Au bout de ce long temps, j'ai décidé de vivre, de revivre", a-t-il écrit dans son livre.
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