Pablo Picasso : de la gastronomie espagnole à la sobriété parisienne

Attablé, vêtu d’une marinière, des pains en guise de doigts. Le célèbre cliché réalisé par Robert Doisneau immortalise Picasso. Né Pablo Ruiz à Malaga en 1881, il est initié très tôt à la peinture par son père, professeur de dessin. Il étudie l’art à Barcelone puis à Madrid. En 1904, il s’installe à Montmartre, rencontre Apollinaire et Matisse. Avec Braque, il crée le cubisme. En 1937, engagé contre Franco, Picasso peint Guernica, son œuvre la plus emblématique. A partir de 1946, il choisit le Midi : Vallauris, Cannes puis Mougins où il s’éteint en 1973, laissant derrière lui une œuvre monumentale où l’alimentation a toute sa place.

Dans son œuvre comme à sa table, l’artiste connaît différentes périodes. Pendant sa jeunesse espagnole, il partage des plats populaires et copieux et s’enivre de vins et d’alcools forts. A Paris, il vit la bohème, boit et mange à la bonne franquette avec ses amis, chez lui dans son atelier du Bateau-Lavoir ou dans les restaurants du quartier. Pour des raisons de santé et pour calmer son hypocondrie, il adopte vers 30 ans un régime strict, diminue le sel, le sucre et remplace le vin par l’eau. Cette sobriété rompt avec ses anciennes habitudes de table.

A travers la cuisine espagnole, l'exilé revit son pays (où il n'ira plus après la guerre civile), ses origines, ses années folles. Il est prêt à faire une entorse à son régime strict, pour partager une paëlla à la valencienne, de la morue frite, des sardines à l’escabèche, des tripes à la catalane, du (...)

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