Pour la Saint-Valentin, oubliez l'idée cadeau des photos dénudées imprimées : vos données peuvent être conservées

Sexy woman taking selfie in bedroom

Pour faire plaisir à son ou sa partenaire, l'idée d'imprimer quelques photos coquines est tentante pour la Saint-Valentin. Mais c'est à double tranchant. En effet, la plupart des services d'impression en ligne possèdent des conditions d'utilisation tout sauf rassurantes. Un expert en la matière nous éclaire sur la question.

Qu'offrir à son compagnon ou à sa compagne pour la Saint-Valentin ? Cette question revient chaque année, même si de nombreuses personnes estiment qu'il s'agit d'une fête commerciale qui n'a plus lieu d'être. Au-delà du traditionnel bouquet de fleurs et de la boîte de chocolats, certaines personnes osent désormais les cadeaux coquins. En première ligne, les sextoys, de plus en plus populaires. De même que les impressions de photos sensuelles. Pour ce faire, nombreuses sont les personnes à opter pour les services d'impression en ligne : Photobox, Cheerz, Cewe... Autant d'enseignes qui proposent des impressions format polaroïd, ou encore la création de livres avec les photos des internautes. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?

Faire imprimer des photos dénudées n'est pas toujours autorisé

Le premier point à prendre en compte est le contenu du cliché que vous souhaitez faire imprimer. Une photo en lingerie avec une moue coquine ? Ça passe. En revanche, la nudité intégrale ou encore les scènes érotiques ou pornographiques sont généralement interdites par les conditions d'utilisation des plateformes concernées. Les conditions générales de vente de la plateforme Cheerz, par exemple, sont très claires à ce sujet : "L’utilisateur s’engage à ne pas utiliser les services mis à disposition par Cheerz à des fins racistes, pédophiles, pornographiques ou plus généralement portant atteinte aux droits de tiers." Ce qui signifie qu'il est interdit de faire imprimer des photos érotiques via le site.

Même son de cloche chez Cewe, qui précise que la plateforme "se réserve le droit de ne pas honorer les commandes contrevenant à l'ordre public ou aux bonnes mœurs". Il en va de même concernant Photobox, même si l'information est plus difficile à trouver : il faut aller chercher du côté des "Terms of use", les conditions générales d'utilisation en anglais de la plateforme. Ces dernières précisent : "Les utilisateurs doivent s'assurer que leurs photos ne contiennent pas de matériel pornographique, obscène ou indécent." Des termes flous qui laissent quelques libertés d'interprétation. Contactés par nos soins, ces trois entreprises n'ont toutefois pas souhaité apporter des précisions au sujet des limites concernant des photos plus ou moins dénudées.

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Envoyer des photos dénudées à un service d'impression : attention à vos données !

Au-delà de la question purement légale de l'impression de photos coquines, il existe un aspect bien plus inquiétant, selon Jérémy B, architecte web. Cet expert technique pointe en effet du doigt de nombreuses failles de sécurité : "Les photos sont généralement stockées sur les serveurs des sites. Si ces derniers sont mal sécurisés, vos données peuvent être volées et utilisées à mauvais escient."

Les données collectées par ce type de sites sont en effet nombreuses : au-delà des photos, les politiques de confidentialité des plateformes précisent qu'elles collectent les noms, dates de naissance, genres, adresses et numéros de téléphones de leurs clients. Ces données sont, selon Photobox : "collectées, traitées, stockées et utilisées par nos soins, et transmises et traitées par nos filiales et/ou sociétés affiliées." C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous risquez de recevoir des newsletters et autres campagnes de publicité après avoir souscrit aux services d'une de ces entreprises. Dans la grande majorité des cas, il reste toutefois possible de "retirer ce consentement à tout moment", précise la déclaration de confidentialité de Photobox, qui ne mentionne pas la durée pendant laquelle les informations sont stockées.

De son côté, la plateforme Cheerz s'engage "à prendre toutes les précautions utiles au regard des risques présentés par le traitement, pour préserver la sécurité des données et notamment, empêcher qu'elles soient déformées, endommagées, ou que des tiers non autorisés y aient accès. Cheerz s'engage en particulier à respecter l'ensemble des prescriptions techniques auxquelles doivent se conformer les traitements." En précisant toutefois qu'elle "ne pourra être tenue pour responsable en cas de perte de données de l’Utilisateur." La plateforme Cewe insiste quant à elle sur le fait que "Vos données personnelles sont stockées sur nos serveurs sécurisés", et que ces dernières sont supprimées ou anonymisées passé un certain délai. Cheerz fonctionne de la même façon.

Que deviennent les photos envoyées sur des sites d'impression ?

Dernier point qui devrait susciter l'inquiétude des utilisateurs de plateformes d'impression de photos : la question de la propriété intellectuelle. Jérémy B. l'affirme : "Lorsque les utilisateurs uploadent des photos sur certaines de ces plateformes, ils peuvent céder sans le savoir leurs droits sur ces images. Les plateformes sont alors à même de conserver les photos, et de les réutiliser comme bon leur semble." Pour le prouver, il suffit de consulter une fois de plus les termes d'utilisations des sites concernés. La bonne nouvelle, c'est qu'en France, le droit à la propriété intellectuelle est particulièrement précis. Aussi, si la version britannique de Photobox stipule que "en téléchargeant, publiant, contribuant, distribuant, communiquant ou transmettant du contenu utilisateur (y compris des images), un utilisateur nous accorde expressément une licence non exclusive, libre de droits et irrévocable (y compris le droit d'accorder des sous-licences à plusieurs niveaux) pour utiliser, reproduire, adapter, distribuer et communiquer au public ce contenu", la version française précise toutefois que si les utilisateurs accordent "un droit de copier, et de reproduire sur le support physique choisi, le contenu numérique que vous avez mis en ligne", ce droit est "exclusivement limité à l'objet des présentes conditions générales d'Utilisation." C'est-à-dire que vos photos pourront être utilisées dans le cadre d'envoi de mailing, de newsletters et de promotions, mais uniquement à votre attention.

Les règles varient en fonction des pays, d'où l'intérêt de consulter avec intérêt les conditions générales d'utilisation et les politiques de confidentialité de ce genre de site. En particulier si vous comptez leur confier des photos particulièrement intimes. "À partir du moment où la photo est envoyée, si le prestataire n'est pas réglo, le client perd le contrôle sur la photo. Il faut donc impérativement se renseigner sur ce à quoi on s'engage : perte des droits de la photo, reproduction sans accord pour une campagne marketing, reconnaissance faciale... Personnellement, pour ne pas prendre de risque, je recommande aux utilisateurs d'investir dans une petite imprimante photo à utiliser à la maison. C'est plus sûr !"

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