Tentative d'extorsion, pratique commerciale trompeuse, antisémitisme... Qui est Poupette Kenza, influenceuse à la tête d'un empire ?
L'influenceuse Française la plus suivie sur Snapchat, Poupette Kenza, a été mise en examen et incarcérée pour "tentative d'extorsion en bande organisée". Ce n'est pas la première fois que la jeune femme est au coeur d'une polémique, ce qui ne l'a pas empêchée de bâtir son empire.
Poupette Kenza, forte de ses 1,6 million d'abonnés sur Snapchat, également très suivie sur Instagram, TikTok et YouTube, est au coeur d'une nouvelle polémique, dont elle est désormais coutumière, et régulièrement critiquée pour cela. Ce jeudi 4 juillet 2024, l'influenceuse, de son vrai nom Kenza Benchrif, a été interpellée et mise en examen pour "tentative d'extorsion en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Elle a été placée en détention provisoire.
La jeune femme a passé trois jours en garde à vue, lors desquels elle a gardé le silence face aux enquêteurs de la police judiciaire de Rouen, comme l'a rapporté BFM TV. Ce n'est que ce dimanche 7 juillet 2024, lors de sa première comparution avant sa mise en examen, qu'elle s'est expliquée sur les faits reprochés.
Poupette Kenza a accusé un couple dont elle était proche auparavant, de lui avoir dérobé 350 000 euros. Elle a expliqué avoir d'abord tenté de récupérer cette somme à plusieurs reprises et par différents moyens avant de finalement faire appel à un entremetteur se présentant comme "la solution à ce type de problèmes." L'enquête a établi que "ce couple, après avoir fait l'objet de diverses surveillances (physiques, implantation de mini caméra aux abords de leur domicile et balise GPS placée sur leur véhicule), a été physiquement menacé par un individu sous condition de remise d'une somme de 200 000 euros", a expliqué le parquet de Rouen.
"Filmer et poster ça sur les réseaux c'est non"
Ce n'est pas la première fois que cette femme au foyer de 24 ans et mère de deux enfants, installée à Dubaï, fait parler d'elle et de sa famille, malheureusement pas pour de bonnes raisons. Tout d'abord, son quotidien fait l'objet de nombreuses remarques sur sa manière de dévoiler son quotidien en famille, son fonds de commerce.
De nombreuses vidéos de Poupette Kenza sont régulièrement relayées sur les réseaux sociaux pour pointer du doigt son comportement. Récemment, l'une d'elles, où elle filme son mari qui semble en pleine crise d'épilepsie a particulièrement choqué les internautes, ceux-ci ne comprenant pas qu'elle filme la scène et la poste sur les réseaux sociaux plutôt que de venir en aide à son conjoint : "Crise d'épilepsie, drogue ou même crise cardiaque, filmer et poster ça sur les réseaux c'est non. Des milliers de personnes n'ont pas trouvé ça normal, tu ne vas pas normaliser ton comportement de folle. Des gens qui ne sont pas des haters, même pas de Twitter y voient un problème", avait tweeté une internaute.
En mai, l'influenceuse avait dû également présenter des excuses après avoir tenu des propos antisémites : "Je suis une propalestinienne, je ne travaille pour aucune personne sioniste ou juive (...) Je n'ai aucun partenaire, aucun agent qui est juif", avait-elle affirmé.
En février 2023, la jeune femme avait été placée en garde à vue (puis relâchée) pour des soupçons de négligence infantile à la suite de l’hospitalisation suspecte de son fils âgé de moins d’un an, qu’elle avait racontée à ses abonnés.
Poupette Kenza a aussi été condamnée par la répression des fraudes (DGCCRF) à payer 50 000 euros pour pratique commerciale trompeuse. En effet, ses partenariats commerciaux ont plus d'une fois fait l'objet de controverses, car ils pouvaient menacer la santé des consommateurs : la mère a foyer a en effet fait la promotion de séances d'UV nocifs pour la peau ou de bandes de blanchissement dentaire interdites en France.
"Il faut vraiment arrêter de la suivre"
Pourtant, malgré le fait qu'elle ait été au centre de nombreuses affaires, Poupette Kenza est parvenue à monter un véritable empire et peut encore compter sur une communauté fidèle. Il faut dire qu'elle passe énormément de temps à raconter les moindres aspects de sa vie, et utilise ses réseaux sociaux pour donner sa version des faits et plaider sa cause auprès de sa communauté -elle surnomme ses abonnés les "poupettes"- qu'elle est parvenue a fidéliser. Ainsi, suite à sa condamnation par la DGCCRF, l'influenceuse n'avait pas hésité à lancer sur Snapchat : "Ce sont des gros voleurs. (...) Le pire, c'est que c'est une amende, tu es obligé de la payer sinon tu vas en prison", s'était-elle offusquée en story. Et cela fonctionne : ses fan réagissent en masse à ses vidéos et lui apportent leur soutien.
Poupette Kenza peut compter sur ses fans, car elle a su créer dans ses contenus une "proximité" avec eux, en abordant des sujets comme l'inflation, en se montrant démaquillée ou en évoquant ses problèmes de santé, comme l'a mentionné BFM TV. Un profil auquel peuvent s'identifier de nombreuses jeunes mères de famille. Son audience engagée qui lui permet de gagner un "revenu confortable" selon ses dires, via ses nombreux partenariats avec des marques.
Pour autant, malgré ses fidèles abonnés, l'influenceuse est actuellement vivement critiquée suite à sa mis en examen et son incarcération, sous son dernier post Instagram notamment : "Grosses pensées aux enfants mais toi tu payes enfin pour le mal que tu as fait", "Son téléphone doit plus lui manquer que ses gosses", "Il faut vraiment arrêter de la suivre elle a vraiment un problème dans la tête cette nana et ses petits les pauvres elle a dû les traumatiser", peut-on lire. Certains internautes appellent même à signaler massivement le compte de l'influenceuse et à ce que la garde de ses enfants lui soit retirée. Une énième affaire qui pourrait bel et bien finir par entacher la relation entre Poupette Kenza et ses fidèles admirateurs.
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