Psychofiction : « Amicalement vôtre » sur le divan
Dans « Amicalement vôtre », la série mythique des années 70, Brett Sinclair et Danny Wilde, incarnent un duo de légende. On les a installés sur le divan.
D'un côté, Brett Sinclair (Roger Moore), un lord anglais qui roule en Aston Martin ; de l'autre, Danny Wilde (Tony Curtis), un Américain des bas-fonds qui a fait fortune et roule en Ferrari. Dès leur première rencontre, après avoir fait la course avec leurs joujoux, ils se battent à propos de la recette du cocktail Créole Crème. Le juge Fulton leur propose soit d'aller en prison, soit de servir la justice. Un peu barré ce début, mais pas de barreaux pour eux.
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Des potes qui dépotent
On peut être étonné qu'une amitié bolide… pardon, solide, naisse d'une compétition viriliste et d'un conflit. Mais il faut savoir qu'après le coup de foudre (pour un ou une amie) et la lente habituation (on fréquente une personne au travail, au sport…), le troisième pilier pour devenir copain comme cochon est la concurrence ! Dans la rivalité, on voit l'autre tel qu'il est, il n'y a ni séduction, ni idéalisation, ni faux-semblants. Cette authenticité permet de construire une camaraderie franche, comme ici. Mais si l'on regarde plus attentivement sous le capot de leur inconscient, on y verra un moteur assez freudien. Ils sont dans une dimension très phallique : ils aiment la bagarre, la drague, la frime… D'un point de vue psychologique, comme ils sont très théâtraux, on peut les trouver hystériques – dans le bon sens du terme, rien de pathologique –, même s'ils sont un peu...