Rabbi Jacob : pour les besoins de cette scène culte, la production a utilisé des centaines de préservatifs

Long-métrage emblématique, "Les aventures de Rabbi Jacob" fait son retour sur le petit écran ce dimanche 22 octobre 2023, à 21h10 sur TF1. 50 ans après le tournage, le film fascine toujours, et fait toujours autant rire les téléspectateurs. Notamment grâce à la séquence culte qui se déroule dans l'usine de chewing-gum.

Rabbi Jacob : pour les besoins de cette scène culte, la production a utilisé des centaines de préservatifs. (Photo by FilmPublicityArchive/United Archives via Getty Images)
Rabbi Jacob : pour les besoins de cette scène culte, la production a utilisé des centaines de préservatifs. (Photo by FilmPublicityArchive/United Archives via Getty Images)

C'est une séquence qui est entrée dans l'histoire du cinéma. En 1973, lorsque Gérard Oury tourne "Les aventures de Rabbi Jacob", avec Louis de Funès dans le premier rôle, le réalisateur y voit l'occasion de réaliser un de ses rêves. Ce dernier possédait en effet un "dossier à gags" dans lequel il notait des idées à mettre en place dans ses livres, révèle le journaliste Gilles Gressard dans le livret qui accompagne l'édition collector du DVD des "Aventures de Rabbi Jacob", parue en 2004.

"Peut-être qu'on pourra enfin caser notre séquence “usine de chewing-gum”", avait-il proposé à sa fille et coscénariste, Danièle Thompson. Le résultat est là : 20 minutes après le début du film, le personnage de Victor Pivert pénètre dans une usine, prend la fuite en entendant des hurlements, et glisse sur un gigantesque toboggan qui le plonge dans une cuve de chewing-gum.

Vidéo. Le grand restaurant avec Louis de Funès : les coulisses de la scène culte du soufflé

La recette de la pâte à chewing-gum

Evidemment, pour les besoins du film, Louis de Funès n'a pas vraiment été plongé dans du chewing-gum liquide. La production a préféré utiliser un savant mélange de farine, de gruau, de glucose et de colorant pâtissier : un cocktail imaginé par Pierre Durin, responsable des effets spéciaux. Le résultat ? Une matière gluante et salissante.

Mais c'était sans compter le perfectionnisme de Louis de Funès. Pas question pour lui de ne jouer la scène qu'une seule fois. Il faudra dix prises pour que le comédien s'estime satisfait de sa performance. Entre chacune, il faut qu'il se lave des pieds à la tête, pour éliminer le mélange, esthétique mais très salissant. Chaque récurage demande au minimum une heure, et l'aide d'assistants armés de brosses, de spatules et de savon gras pour nettoyer Louis de Funès. D'autant que la matière sèche à toute vitesse, et que ce sont donc des sauts entiers qui sont déversés sur les acteurs, à intervalles réguliers.

Des préservatifs par centaines

Vient un dernier détail à régler : le mélange de gruau et de farine colle peut-être comme du chewing-gum, mais il ne fait pas de bulles. Or, si la séquence de "Rabbi Jacob" est culte, c'est aussi parce que, à chaque pas, les chaussures de Louis de Funès font des bulles qui éclatent de manière peu discrète.

Là encore, la production a trouvé la solution : des préservatifs, achetés par centaines à la pharmacie située à côté de cette usine désaffectée de Frémainville, dans le Val-d'Oise. Les protections ont été teintées en vert pour être assorties au mélange chewing-gumesque, et sont gonflés à l'aide d'une pompe à vélo. Simple, mais génial, à l'image de la séquence.

Vidéo. Les Aventures de Rabbi Jacob : pourquoi le film est devenu culte ?

A lire aussi

>> "Rabbi Jacob" a 50 ans: "C'est un film d'aventure qui est porteur de fraternité, de paix et d'espoir"

>> EN IMAGES - Louis de Funès : 10 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur l'acteur

>> Louis de Funès, le maestro du rire