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EN IMAGES - Louis de Funès disparaissait il y a 38 ans : 10 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur l'acteur

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Le 27 janvier 1983, l’évocation du nom Louis de Funès fait, pour la première fois, verser des larmes de tristesse et non de rire à la France. "L’acteur le plus drôle" du pays, comme l’avait qualifié en 1957 l’hebdomadaire France Dimanche, s’est éteint. Victime d’un nouvel infarctus, le comédien de cinéma et de théâtre est décédé à 68 ans. L’anniversaire de sa disparition nous donne l’occasion de rembobiner la pellicule de son existence pour dévoiler quelques anecdotes sur cet artiste dont la rediffusion de chacun de ses films continue de battre des records d’audience… 38 ans après sa mort.

Il a mis beaucoup de temps à percer

Le parcours de Louis de Funès a de quoi donner de l’espoir à tout aspirant comédien qui désespère de ne pas être reconnu. Après s’être essayé à différents métiers : fourreur, comptable, étalagiste, décorateur, il s’inscrit au célèbre cours Simon et joue le soir dans des piano-bars. Il enchaîne des apparitions et des seconds rôles au cinéma tout en se produisant au théâtre. C’est son rôle dans la pièce Oscar qui lui permet de se faire remarquer, puis sa prestation (en 1963) dans le film Pouic-Pouic – l’adaptation sur grand écran par Jean Girault de la pièce éponyme – qui fait de lui un acteur incontournable. Sa carrière est lancée : il a 49 ans.

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Son fils caché

Derrière l’image de bon patriarche, Louis de Funès cachait un secret. Avant de se marier avec Jeanne en 1943, qui lui a donné deux garçons – Patrick et Olivier –, l’acteur avait déjà fondé une autre famille. En 1936, il se marie avec Germaine et devient papa pour la première fois avec la naissance de Daniel. Le public apprend son existence seulement en 2011, lorsque ce dernier sort un livre intitulé Louis de Funès, L’Oscar du cinéma.

VIDÉO - Louis de Funès, retour sur la carrière d’un génie de la comédie :

Mis à l’écart par la seconde épouse du Gendarme, qui a décidé de faire tabula rasa du passé de son mari, son premier fils vit discrètement et se contente des quelques visites que son père lui rend en cachette. Sa belle-mère ne l’informe même pas du décès du comédien, qu’il apprendra à la radio. "Je n'ai pas été prévenu. Ça m'a fait mal ! Louis ne m'a rien légué. Ce n'est pas grave ! J'ai quand même réussi à mener la vie que je voulais", confie-t-il humblement au magazine Gala, en 2011. Le 23 janvier 2017, Daniel de Funès décède des suites d'un accident vasculaire cérébral.

Sa femme à l’écran a été choisie par son épouse à la ville

De Jo à L’Aile ou la Cuisse en passant par Hibernatus ou encore Oscar, le comédien et Claude Gensac ont tourné ensemble dans une dizaine de productions et ont ainsi formé l’un des couples cultes du cinéma français. Celle qu’il amadouait d’un inimitable "ma biche" dans la saga du Gendarme doit ces rôles à… La véritable épouse de l’acteur ! C’est en effet Jeanne, qui veillait de très près sur la carrière de son mari, qui a avancé son nom après l’avoir vue dans une pièce de théâtre. "Elle a suggéré de me choisir comme partenaire attitrée. Elle voulait bien que je sois la femme de son mari à l'écran. Avec moi, elle n'avait pas de souci à se faire", se souvient-elle dans les colonnes de France Dimanche, en 2013. "Pas de souci à se faire" ? Rien n’est moins sûr, puisque l’épouse de l’adjudant Cruchot partage dans la même interview une confidence que lui a faite Michel Galabru, quelques années après la disparition de Louis de Funès : "Il m'a révélé que Louis était amoureux de moi. Je n'en ai jamais rien su et je ne le saurai jamais". Et nous non plus !

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Il a tourné dans un film qui a provoqué un détournement d’avion

Le 18 octobre 1973 doit sortir sur les écrans Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury. Cette comédie, dans laquelle Louis de Funès campe un industriel confit dans ses préjugés racistes et antisémites, veut incarner un message humaniste en prônant la tolérance envers toutes les communautés religieuses. Mais le Moyen-Orient est alors secoué par la Guerre du Kippour et certains estiment que le moment est mal choisi pour projeter le film. Une femme en particulier, Danielle Cravenne – la seconde épouse de Georges Cravenne – alors chargée de la promotion du long-métrage, va commettre l’irréparable. Militante "pro-palestiniens", elle accuse le film d’être un "soutien intolérable" à Israël et détourne un vol Paris-Nice en menaçant de détruire l’avion s’il n’est pas interdit. Lors d’une escale à l’aéroport de Marignane, les forces du GIPN interviennent et la jeune femme de 35 ans meurt quelques heures plus tard des suites de ses blessures. Le film sort comme prévu et devient un énorme succès au box-office. En 2020, sa énième rediffusion à la télévision parvient à réunir plus de 4 millions de téléspectateurs.

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Coluche le faisait beaucoup rire

En 1976, sort L’Aile ou la cuisse de Claude Zidi. Ce film signe le retour de Louis de Funès sur les plateaux de tournage après une année de convalescence suite à un double-infarctus. C’est Pierre Richard qui devait incarner – à l’origine – le rôle de Gérard, son fils à l’écran. Mais ce dernier se désiste. Le nom de Coluche, alors jeune comédien qui monte, lui est soufflé par son fils Olivier, fan de l’humoriste en salopette rayée. Dès les premières prises, l’alchimie entre les deux acteurs est immédiate. Louis de Funès ne peut s’empêcher de s’esclaffer devant son partenaire qu’il trouve très drôle et le réalisateur doit couper sa caméra entre deux fous rires.

VIDÉO - Louis de Funès, un dictionnaire pour lui tout seul :

Impressionné par le talent de son acolyte et voulant encourager la jeune garde, il n’hésite pas à se battre auprès de la distribution pour que le nom de Coluche apparaisse en haut de l’affiche du film, au même niveau que le sien. Un geste élégant sans doute en guise de clin d’œil à Bourvil, qui fit la même chose pour lui lorsqu’ils tournèrent ensemble Le Corniaud, dix ans plus tôt.

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Son fils lui a donné la réplique avant de s’envoler

Au théâtre et au cinéma, Olivier de Funès a souvent joué aux côtés de son père. On a ainsi pu le voir dans la pièce Oscar et les films Le Grand restaurant, Les Grandes vacances, L’Homme-orchestre ou encore Sur Un arbre perché. Mais le troisième fils de la star finit par abandonner le septième art pour se consacrer à la réalisation de son rêve : être pilote de ligne. Devenu commandant de bord, le père de la philosophe Julia de Funès, a souvent raconté l’hilarité ou l’étonnement des passagers lorsqu’ils entendaient à bord d’un avion : "Ici, votre commandant de Funès". On peut les comprendre !

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Il a vécu une love story avec une célèbre animatrice de radio

S’il refusait contractuellement de jouer les maris volages à l’écran, Louis de Funès ne semblait pas s’embarrasser des mêmes scrupules dans la vie. Pendant une dizaine d’années, il vit une liaison avec Macha Béranger, l’animatrice star de France Inter. "Ils étaient en fusion", se rappelle, dans L’Obs, Philippe Manœuvre qui avait assisté aux regards complices que s’échangeaient les deux amants lors des émissions en live de la célèbre voix de la Maison de la Radio. Malgré la passion qui les lie et qu’ils vivent sur les plateaux de tournage où l’artiste la convie, il ne veut pas divorcer une nouvelle fois et fait en sorte de maintenir secrète cette relation. Mais son épouse finit par se douter de quelque chose et fait en sorte de garder près d’elle son mari dans leur château en Loire-Atlantique et l’accompagne autant que possible lorsqu’il part tourner. Madame veille sur son couple comme sur la carrière de son époux : avec une poigne de fer. Ce dernier voit donc de moins en moins souvent sa maîtresse. "Cet homme souffrait d'être séparé de Macha Béranger. Quelques mois plus tard seulement, un nouvel infarctus lui a été fatal", se souvient Michel Galabru dans son autobiographie Les rôles de ma vie.

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Une rose porte son nom

Fan de jardinage et précurseur d’une culture respectueuse de l’environnement, l’artiste était un écologiste convaincu. En 1972, il confie à un journaliste venu l’interviewer à Cellier, dans son château de Clermont : "Je cultive tout mon potager, mon jardin, mon verger en culture biologique. Aucun engrais chimique, aucun herbicide et aucun insecticide". Le Gendarme de Saint-Tropez aimait également se consacrer à sa roseraie, plantée dans le parc de 30 hectares de sa demeure et qui ne comptait pas moins de 600 pieds de rosiers ! Un an après sa disparition, la société horticole Meilland décide de baptiser en son honneur une espèce appelée la Rose Louis de Funès.

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Il a obtenu une soucoupe volante

Perfectionniste jusqu’au bout du képi, l’acteur exige qu’une soucoupe volante soit construite pour les besoins du tournage du Gendarme et les extra-terrestres, sorti en 1979. Impressionné par celle qu’il a vue dans Rencontres du troisième type de Steven Spielberg, il insiste auprès de la production pour qu’elle se donne les moyens d’égaler le film américain. Et ce que Louis de Funès veut, Louis de Funès obtient ! Les constructeurs se mettent à l’ouvrage et sortent de leurs ateliers deux ovnis : un de taille réelle et un autre plus petit (1,20 m de diamètre), qui est uniquement utilisé pour la scène finale où la soucoupe tombe dans le port.

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Deux musées lui sont dédiés

Pour honorer la mémoire de celui qui reçut un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 1980, et qui offrit au public le plus beau des cadeaux, le rire, deux musées lui sont désormais consacrés. Le musée Louis de Funès à Saint-Raphaël retrace la carrière et les moments forts de la vie intime de la star, qui a réuni plus de 270 millions de spectateurs en salle. Celui de la Gendarmerie et du Cinéma, installé dans l’ancienne brigade de la gendarmerie de Saint-Tropez, abrite de nombreux objets liés au tournage des films qui ont rendu célèbre l’adjudant Cruchot. Une manière de rendre éternel celui qui s’est éteint le 27 janvier 1983.