Raconter la Shoah à hauteur d'enfant : le pari du film "Les secrets de mon père"

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Michel est un petit garçon plein d'énergie, joyeux et intrépide. Il est amoureux de la jolie Marylin, il joue au foot, et il adore traîner du côté de la confiserie avec son petit frère Charlie. Mais Il est aussi hanté par le lourd silence de son papa. Un patriarche taciturne, qui porte "un numéro de téléphone dans les poils". Car le père de Michel et Charlie est un survivant du camp d'Auschwitz. Mais il refuse obstinément d'évoquer son cauchemar à ses fils, qui savent juste que leur papa "a été dans les camps". Le petit Michel se construit comme il le peut, s'efforçant de combler cette absence et ces non-dits paternels par l'imagination.

Comment parler de l'indicible sans effrayer ? Comment éduquer sans perturber ? Tel était le défi de la réalisatrice Véra Belmont, fille d'immigrés juifs biélorusses communistes. Car si la cinéaste avait en tête de consacrer un film à la Shoah, elle n'arrivait pas à concevoir un projet viable. "Je ne saurais demander à des acteurs de perdre trente ou quarante kilos pour interpréter un déporté, c'est impensable, ce serait indécent ", avait-elle expliqué.

Ainsi, elle a choisi d'adapter la très émouvante bande dessinée de Michel Kichka afin de "montrer l'immontable".

"Même si elle les évoque de manière à peine voilée, la bande dessinée de Michel Kichka ne se passe pas dans ces camps. La grande question des Secrets de mon père et celle qui m'agite depuis toujours est surtout : 'Comment des gens ont-ils pu...

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