La rapamycine est-elle efficace pour ralentir le vieillissement ?
Découverte dans les années 70 sur l’île de Pâques par une expédition scientifique recherchant de nouveaux antibiotiques, la rapamycine est une molécule produite par une bactérie – la streptomyces hygroscopicus – isolée à partir d'un échantillon de sol.
Aujourd’hui, la rapamycine est principalement utilisée pour ses effets immunosuppresseurs chez les patients greffés et dans le traitement des cancers avancés du rein. Des études ont également mis en évidence sa capacité à combattre le vieillissement via l’inhibition de l’activité de la protéine mTOR (pour "mammalian target of rapamycin"). "Les études scientifiques ont montré qu’elle augmentait la durée de vie de nombreuses espèces et retardait des phénotypes associés à l’âge chez la souris, y compris le déclin cognitif, le dysfonctionnement cardiaque, la sénescence immunitaire et le cancer", confirme Jean-Marc Lemaître.
Le vieillissement est un processus biologique complexe et multifactoriel. Pour comprendre comment agit la rapamycine sur la sénescence cellulaire, il faut d’abord appréhender son mécanisme. La sénescence cellulaire est induite par une exposition aiguë ou chronique de l’organisme à des signaux de stress physiologique, qui entraîne une modification des fonctions de la cellule et un arrêt de ses divisions. "Au départ, la sénescence est une réaction positive à l’endommagement de notre ADN puisqu’elle va empêcher que les cellules lésées ne partent en voie de cancérisation, affirme le biologiste. Les cellules endommagées (...)