Le retour en grâce du flipper

Si Chicago est le berceau du flipper, c'est en France que naît son ancêtre : la bagatelle. Hybride entre le billard et le croquet, ce nouveau jeu crée l'attraction en 1777 lors d'une fête en l'honneur de Louis XVI au château de Bagatelle, d'où son nom. Il s'agit d'une table avec un plateau incliné, des trous indiquant des scores et des quilles en bois faisant obstacle au parcours de la bille. Le loisir fait un tabac et s'exporte jusqu'aux Etats-Unis où il se popularise durant la Révolution américaine. En 1871, la bagatelle se transforme en flipper avec l'ajout d'un lance-bille, inventé dans l'Ohio par Montague Redgrave.

Pendant la crise de 1929, des mécaniciens et électriciens de Chicago au chômage développent ce jeu bon marché pour s'occuper. Le monnayeur apparaît en 1930 et le flipper est considéré comme un jeu de hasard et d'argent. Cela lui vaut d'être interdit dans la plupart des grandes villes, telle New York où le maire Fiorello La Guardia déclare : "Les flippers vident les poches des écoliers et, avec elles, les centimes reçus en guise d'argent pour le déjeuner". Les irréductibles continuent de s'y adonner sur des machines clandestines.

En 1947, des batteurs mécaniques changent le cours de son destin. Ces "doigts mobiles" permettent d'orienter la trajectoire de la bille. Le flipper devient alors un jeu d'adresse et son interdiction est levée en 1976. De l'autre côté de l'Atlantique, les machines investissent les cafés français. Bruitages et lumières apportés par l'électronique (...)

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