Sur TikTok, une internaute dénonce le comportement dangereux de son date Tinder

Young adult woman swiping on an online dating app. She's using her smart phone on the sofa at home.
© Getty Images

Les applis de rencontre sont devenues monnaie courante, aussi bien pour faire des rencontres amoureuses que pour trouver un coup d'un soir, une relation purement sexuelle. Seulement voilà, certaines personnes estiment que les applications de dating comme Tinder sont purement et simplement vouées à des rencontres charnelles, ce qui peut entraîner de mauvaises surprises. Sur TikTok, une internaute a fait grand bruit en dévoilant l'instance dont elle a été victime lors d'un rendez-vous. L'occasion pour elle et pour d'autres d'alerter sur les attentes de certains hommes lors de dates.

Non, ce n'est pas parce qu'une personne accepte de se faire payer un verre, un dîner ou encore de venir chez vous qu'elle se doit obligatoirement d'avoir des relations sexuelles avec vous. Alors que la question du consentement sexuel est sans cesse remise en avant depuis maintenant plusieurs années, il semblerait que certaines personnes aient encore du mal à comprendre le principe du "non, c'est non", et ces dernières n'hésitent pas à se montrer particulièrement insistantes. Au risque que leurs interlocuteurs et interlocutrices se sentent gênées, voire forcées à coucher pour se sortir de cette situation épineuse.

VIDÉO - Pour savoir à quoi sont exposés nos ados, "Complément d'enquête" a créé un faux compte TikTok :

Un comportement choquant dénoncé sur TikTok

Il y a quelques mois, Madison, une jeune américaine de 15 ans, a accepté un rendez-vous avec un jeune homme rencontré sur Tinder. Après trois semaines de discussions, elle accepte d'aller diner avec lui au restaurant, mais au dernier moment, ce dernier a décidé de changer de plan et de la ramener chez lui pour regarder un film. Sur place, ainsi qu'elle l'a raconté à Buzzfeed, l'homme s'est montré très insistant pour qu'elle boive de l'alcool. Après avoir refusé poliment plusieurs fois, face à son insistance, elle a commencé à se sentir en danger et a préféré appeler un Uber pour rentrer chez elle.

VIDÉO - Sur TikTok, elles veulent banaliser l'allaitement en public :

C'est à ce moment-là que son rencard a commencé à hausser le ton. Par mesure de sécurité, Madison a tout enregistré via son téléphone, discrètement, pour avoir une preuve au cas où ce dernier tenterait de l'agresser. Aujourd'hui, elle a décidé de dévoiler la vidéo pour témoigner de la violence des propos qu'il a tenu à son encontre. En effet, le jeune homme, avec de grands gestes, lui explique que "les adultes n'utilisent pas Tinder pour avoir des rendez-vous, mais pour baiser", lui reprochant de l'avoir mené en bateau. Lorsqu'elle lui dit qu'il aurait dû indiquer dans son profil qu'il n'était là que pour des rencontres charnelles, il s'énerve et s'adresse à elle comme si elle était stupide, en clamant : "Si je disais que je ne suis là que pour baiser, je n'aurais pas un seul match."

Une situation loin d'être unique en son genre

La suite de la vidéo est une succession de mansplaining où il lui explique que "C'est comme ça que ça fonctionne." Et lorsque la jeune femme lui répond qu'il s'agit ni plus ni moins de masculinité toxique, il lui répond : "Non, c'est la réalité. Réveille-toi, j'essaye de t'aider ! J'essaye de te sauver !" Heureusement, Madison a pu rentrer chez elle en sécurité. Mais, ainsi qu'elle l'a confié à Buzzfeed : "Le pire dans tout ça, c'est qu'il considérait que je n'avais pas le droit de dire non. Que j'étais obligée de coucher avec lui parce que j'étais dans son appartement." Si elle a décidé de prendre la parole, plusieurs mois après les faits, c'est parce qu'elle ne veut pas que d'autres personnes tombent dans le même piège : "Je savais que j'avais le choix, mais j'ai peur que d'autres femmes, dans cette situation, se sentent obligées d'avoir un rapport sexuel avec la personne."

Le cas de Madison est malheureusement loin d'être un cas isolé. Les études sont encore peu nombreuses au sujet du harcèlement lié aux sites de rencontres, mais aux États-Unis, une étude menée par le Pew Research Center affirme que 57% des femmes de 18 à 34 ans ont déjà reçu des messages ou des images sexuellement explicites sur des applis de rencontre, sans leur consentement. Et dans 19% des cas, ces derniers s'accompagnaient de menaces physiques. Pas étonnant que toutes les femmes ou presque prennent des mesures lorsqu'elles font des rencontres par ce biais, que ce soit en prévenant des proches ou en privilégiant les lieux publics... Ce qui est largement compliqué au vu de la situation sanitaire actuelle.

TikTok, nouveau lanceur d'alerte ?

Toujours est-il que l'histoire de Madison, aussi révoltante soit-elle, aura au moins permis de prévenir les internautes des dangers que peuvent représenter certaines rencontres. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que les internautes utilisent TikTok, plateforme la plus populaire du moment, pour des messages de sensibilisation. L'application a déjà été utilisée par des internautes pour partager des ressources au sujet du mouvement Black Lives Mater, l'organisation de happenings contre les politiques sexistes en matière de tenues dans les collèges ou les lycées, ou pour permettre à des victimes de viols de prendre la parole pour raconter leurs histoires, et rappeler que leur tenue n'avait rien à voir dans ce qui leur était arrivé. La popularité de TikTok chez les jeunes en fait en effet une plateforme idéale pour leur transmettre des informations au sujet de la culture du viol et de la masculinité toxique.

Ce contenu peut aussi vous intéresser :

A LIRE AUSSI

> Qui sont les Incels, ces hommes qui estiment que les femmes ont le devoir de coucher avec eux ?

> Babysitting, entretien d'embauche, covoiturage... Les femmes ne sont jamais à l'abri du harcèlement sexuel

> Harcèlement, propositions déplacées, tentatives d'agression... Leurs ventes Vinted ont tourné au cauchemar