Théâtre : on a vu “La veuve rusée” aux Bouffes Parisiens, et c'est une satire ravageuse de la galanterie avec un casting aussi étonnant que déchaîné

Pièce comique au rythme affolant signée Goldoni, “La veuve rusée” est à découvrir sur les planches des Bouffes Parisiens. Cette satire passant au crible galanterie et chauvinisme redouble d’esprit plus de deux siècles après sa création. Et le casting de cette nouvelle mise en scène lui rend bien.

Une femme, quatre prétendants. Voilà l’équation tout sauf évidente que nous propose La veuve rusée, pièce comique du dramaturge Carlo Goldoni qui dans le texte respire la précision “à l’italienne”, l’ironie mordante et la galerie de caractères ravageuse.

Italien, Espagnol, Français et Britannique se disputent dans ce marivaudage savoureux les beaux yeux de Rosaura, une jeune et belle veuve vénitienne. Et de fil en aiguille, malgré leurs manipulations diverses, les beaux parleurs deviennent dindons de la farce… Bien fait : c’est ce qui arrive lorsque l’on mésestime l’intelligence d’une femme. Milord Runebif, Monsieur Le Blau, Don Alvaro de Castille, et le comte Bosco Nero l'apprendront à leurs dépens...

Depuis le 10 septembre, c'est aux Bouffes Parisiens que l'on se rend pour témoigner de la modernité de cette pièce, nouvellement adaptée et mise en scène par Giancarlo Marinelli. Afin de servir cette ambitieuse co-production franco-italienne, auréolée de costumes flamboyants tout droit venus du pays de Pirandello, c'est un casting aussi étonnant que déchaîné qui se déploie sur les planches.

Effectivement, lors de la première, le public s'est notamment réjoui des partitions de Tom Leeb, d'un abattement physique impressionnant en espiègle Arlequin, Vincent Desagnat, riche d'une autodérision succulente dans la peau d'un Français chauvin tout en courbettes, contrastant avec la pudeur d'un Pierre Rochefort - comte Italien plein d'une jalousie...

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