Titiou Lecoq : redonner leur place aux femmes dans l’Histoire

À quoi ressemble l'Histoire, lorsqu'on l'envisage sous l'angle du féminin ? Titiou Lecoq répond dans l'ouvrage le plus tonique de l'automne.

Titiou Lecoq, c'est une anti prof d'Histoire. Tout ce qu'elle révèle dans cet ouvrage savant qu'on dévore comme un polar est absent des manuels scolaires de seconde, « un niveau où on peut attendre un brin de complexité », elle a vérifié. Qu'on ne se méprenne pas, son érudition force le respect, et les recherches qu'elle a effectuées parmi de très nombreux travaux d'historiennes (et de quelques historiens), pour exhumer de l'ombre des visages et des expériences, ont convaincu jusqu'à Michelle Perrot qui signe une préface emballée. Ce qui est enthousiasmant chez cette essayiste et romancière, c'est son ton plein de naturel et de mordant, son vivifiant talent de conteuse pour tirer le portrait d'héroïnes oubliées, mais aussi pour retracer l'histoire des relations entre les hommes et les femmes, et la place de ces dernières dans la société. Parce que, idée reçue et fausse : leur libération ne s'apparente pas à une courbe ascendante et homogène qui irait de la préhistoire à nos jours, elle ressemblerait plutôt à un encéphalogramme pas du tout plat, mais avec des pics et des creux : des culottées qui, à toutes les époques, se sont battues pour avoir le droit d'être autre chose que des utérus ambulants et des mâles qui ont déployé des trésors d'imagination pour les en empêcher. « Les femmes ne se sont jamais tues. »

Ne jamais baisser les bras

Et pourtant elles sont invisibles. Ou ridicules comme s'en souvient l'auteure. Titiou Lecoq a...

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