Addiction, dépression : les champignons hallucinogènes à l'essai pour soigner ces maladies
Les psychédéliques ne sont pas forcément à bannir. Parmi ces substances, la psilocybine, le principe actif des champignons hallucinogènes utilisés depuis des siècles par les Amérindiens à des fins divinatoires, intéresse la psychiatrie en raison de ses effets mentaux inhabituels. "Sous psilocybine, les émotions sont stimulées, les perceptions de l’environnement, des couleurs sont intensifiées, des souvenirs enfouis peuvent remonter mais ils sont vécus différemment, comme si on faisait un pas de côté, ce qui permet de susciter des changements positifs chez les patients de manière durable", décrit le Dr Félix Sergent, psychiatre-addictologue au CHU de Nîmes.
Ces effets ont été étudiés dans les années 1950. Mais classés comme stupéfiants et interdits dix ans plus tard, ces substances ont été bannies des essais cliniques. A l’initiative de psychiatres américains et suisses, les travaux de recherche ont repris dans un contexte ultra encadré et réglementé puisque ces substances restent illicites. Des études démontrent que ces molécules, prises une ou deux fois, ont un réel intérêt en cas de dépression, de stress post-traumatique, de troubles obsessionnels compulsifs ou d’addiction. Une prise ponctuelle et efficace rapidement qui contraste avec la prise en charge habituelle en psychiatrie qui dure plusieurs mois, voire toute la vie.
En France, le premier essai clinique autorisé a démarré en février dernier au CHU de Nîmes. Une trentaine de patients ayant une consommation problématique (...)