Différents d’âge - Régis, 67 ans et Adèle, 36 ans : "Je sais que je vais devoir peut-être élever notre enfant seule"
Lorsqu'Adèle a croisé le regard de Régis, ça a été immédiat. Malgré leurs trente ans d'écart, le couple a vécu une histoire passionnelle avant de devenir les parents d'une petite fille. Aujourd'hui, Adèle est consciente qu'elle va peut-être devoir élever seule sa petite fille. Régis n'est plus en forme comme avant. Mais, elle ne le regrette pas. C'est son choix. Adèle nous raconte leur histoire.
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Adèle a 36 ans et son compagnon depuis 9 ans, Régis, en a 67 : "J’ai eu un coup de coeur pour ce monsieur aux cheveux gris avec beaucoup de charme. C’est mon George Clooney à moi. Je l’ai vu au café et je lui ai donné mon numéro de téléphone sans savoir s'il allait me contacter. Je me suis dit sur le moment qu’au pire il le prendrait juste comme un compliment. Quand Régis m’a appelée, j’ai été ravie. Les sites de rencontre à l’époque ne me plaisaient pas du tout et il y avait peu de choix. Et j’avais l’impression que j’avais déjà fait le tour des amis célibataires de mes amis. Alors quand l’homme que j’avais dragué m’a rappelée, je me suis sentie super forte. Ça c’était une histoire que j’allais raconter avec fierté à mes amies."
Le couple commence vite une histoire passionnelle : "Je n’ai jamais fait attention aux réflexions des uns et des autres. Je sais que ça peut choquer que je sois en couple avec un homme de cet âge-là, mais je ne suis plus gamine et je ne l’étais pas non plus quand on a commencé à se voir. Je considère que je suis capable de faire mes propres choix et pour moi, c’était une évidence de me mettre en couple avec Régis. Je suis mille fois plus heureuse avec lui que je ne l’ai été avec les garçons avec qui je suis sortie avant. Je pense que c’est quelque chose qui se respecte."
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Mais Adèle vit le jugement des autres quand elle tombe enceinte : "Je voulais avoir un enfant de lui. Je voulais un enfant tout court. Quand je suis tombée enceinte, des personnes qui n’avaient encore rien dit sur notre relation se sont mises à me dire que je faisais une erreur. Je pense à mes parents en particulier. Mais aussi à des amies. Les personnes qui bavaient déjà sur nous se sont déchaînées. Je pense que j’ai débuté ma grossesse dans un climat très négatif. J’étais très sensible à l’époque et ça m’a beaucoup fait pleurer. J’avais Régis pour me soutenir, heureusement. Mais j’ai quasiment regretté mon choix, avant d’être suffisamment enceinte et complètement focalisée sur mon bébé pour penser à autres choses que les avis des gens autour."
La trentenaire sait que son enfant sera peut-être orphelin avant d’être adulte et qu’elle devra alors endosser le rôle des deux parents : "Je sais que je vais peut-être élever notre enfant seule. Quand j’ai rencontré Régis, il était encore en forme. Il faisait du sport et prenait soin de lui. Mais, depuis 2, 3 ans, mon conjoint n’est plus autant en forme. Il tombe souvent malade et je le trouve plus vite fatigué. Il a besoin de se reposer régulièrement. C’est tout à fait normal à son âge, je trouve. Mais je m’occupe déjà plus souvent de notre fille que lui, alors qu’il est déjà à la retraite. Je pense aussi que je vais finir par m’occuper de lui en plus de notre fille. C’est quelque chose que je suis prête à assumer. C’était mon choix. J’avoue que je n’y avais pas pensé comme ça. Je pensais qu’il allait être en forme et qu’il allait peut-être mourir avant moi mais je ne pensais pas qu’il pouvait s’affaiblir et que j’allais devoir m’occuper de lui. Mais je ne regrette pas. Je l’aime toujours autant et c’est un très bon père."
Régis a déjà deux fils adultes qui adorent leur petite soeur : "Ce que j’ai perdu chez mes proches en me mettant avec Régis et en faisant un enfant avec lui, je l’ai gagné avec sa famille à lui. Je m’entends très bien avec son ex-femme et avec ses deux fils. Ils m’aident autant qu’ils peuvent avec ma fille, nous font des cadeaux, se proposent pour des gardes quand je n’en peux plus. Ça nous permet de passer un peu de temps en solo avec Régis. Mes parents, qui se sont inquiétés pour moi quand je suis tombée enceinte, sont quand même ravis d’être grand-parents. Les gens se sont habitués je crois. Ce qui était choquant il y a quelques années est devenu normal. Je pense que ceux qui nous connaissent et nous croisent dans la rue trouvent qu’on ressemble à une famille comme une autre. Ce qu’on est. En tout cas, à la crèche, personne ne s’est jamais permis une réflexion. Dans la rue non plus. Et on a fini par se faire de nouveaux amis parmi les parents autour de nous. Je me sens plus épanouie maintenant que je ne l’ai jamais été."
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