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Avortement - "Si on tombe, on tombe ensemble" : la solidarité contre l'interdiction s'organise à l'échelle mondiale

WASHINGTON, DC - JUNE 26:  Protesters embrace at a candlelight vigil in front of the U.S. Supreme Court to denounce the court's decision to end federal abortion rights protections on June 26, 2022 in Washington, DC. The Supreme Court's decision in the Dobbs v Jackson Women's Health overturned the landmark 50-year-old Roe v Wade case.  (Photo by Brandon Bell/Getty Images)
Avortement - "Si on tombe, on tombe ensemble" : la solidarité contre l'interdiction s'organise à l'échelle mondiale. (Photo by Brandon Bell/Getty Images)

Le droit à l'avortement est en danger dans le monde entier. Ce droit durement acquis dans de nombreux pays a été révoqué aux États-Unis, avec l'annulation de l’arrêt Roe vs Wade qui reconnaissait depuis 1973 le droit à l’avortement au niveau fédéral. Les Américain·e·s de nombreux États rejoignent donc la liste des personnes qui vont devoir mettre leur vie en danger pour mettre un terme à une grossesse non-désirée. Toutes et tous pourront toutefois compter sur un énorme soutien à l'échelle internationale qui se crée sur les réseaux sociaux, et notamment sur TikTok.

"If we go down, then we go down together." Ces paroles, qui signifient "Si on tombe, on tombe ensemble", viennent du titre "Paris" de The Chainsmoker, mais depuis quelques jours, elles sont devenues un message de ralliement dans le cadre de la lutte pour le droit à l'avortement, alors que ce droit est plus menacé que jamais. Et surtout, elles sont devenues un symbole de solidarité qui unit toutes les personnes bien décidées à venir en aide à celles et ceux qui pourraient avoir besoin de se faire avorter, sans avoir à mettre leur vie en danger.

Vidéo. Droit à l'avortement menacé aux États-Unis : "Un séisme se prépare dans la politique américaine"

Le droit à l'IVG révoqué aux États-Unis

Ce vendredi 24 juin 2022 est un jour sombre dans l'histoire des États-Unis. C'est celui où la Cour suprême, dans un élan obscurantiste et conservateur, a décidé de révoquer l'arrêt Roe vs Wade, qui garantissait depuis 49 ans le droit à l'avortement. La droite religieuse s'est longtemps battue pour que ce dernier soit supprimé, et c'est désormais chose faite. Chaque État américain peut désormais choisir sa propre législation. Résultat : sept d'entre eux interdisent les interruptions volontaires de grossesse sur leur territoire, et cinq autres seraient sur le point d'en faire de même.

La décision n'a pas surpris grand-monde, mais le choc est malgré tout au rendez-vous à l'échelle mondiale, tant il est la preuve que les droits des femmes ne sont jamais définitivement acquis. Avant les États-Unis, la Pologne avait elle aussi révoqué ce droit, à de rares exceptions : en cas de viol et d'inceste, ou si la vie ou la santé de la mère sont en danger. Ailleurs dans le monde, près d'une vingtaine de pays tels que l'Égypte, Malte, le Vatican ou encore Madagascar.

Une mobilisation à l'échelle mondiale

Passé le choc initial de l'annonce américaine, des milliers de personnes se sont mobilisées sur les réseaux sociaux. De nombreuses manifestations ont été organisées, des pétitions ont recueilli des centaines de milliers de signatures, et de nombreuses personnalités ont fait don de sommes conséquentes à destination du Planning Familial, à l'instar de Lizzo, qui a offert 500 000 dollars, auxquels la société Live Nation a décidé d'ajouter 500 000 dollars supplémentaires. Plusieurs grandes entreprises ont également annoncé qu'elles comptaient couvrir les frais nécessaires à leurs employé·e·s si jamais ils et elles devaient voyager pour avoir recours à un avortement. C'est notamment le cas de Disney, de Nike, d'Adidas ou encore de JP Morgan Chase.

Mais en attendant de faire changer les choses, la première urgence pour les internautes est de proposer aux personnes dans une situation de besoin immédiat des solutions. Ainsi, sur TikTok, Instagram, Twitter ou encore Facebook, les appels se multiplient : "Si vous avez besoin d'un endroit où rester, ma maison est ouverte." Les messages sont évidemment codés pour éviter d'attirer l'attention de personnes qui pourraient s'y opposer, ainsi que pour protéger celles qui feraient des recherches et qui ne voudraient pas taper des mots clés tels qu'avortement ou encore IVG (en cas de surveillance familiale ou d'un conjoint abusif, par exemple). Randonnée, tricot, visite de musées... Des milliers d'internautes, hommes et femmes, offrent un toit, un véhicule, du soutien émotionnel ou financier, des solutions.

Une mobilisation qui fait du bien, et qui a dépassé les frontières des Etats-Unis. Une façon d'offrir un soutien à toutes les personnes du monde qui seraient dans une situation de détresse similaire.

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