Des femmes désirables et des hommes forts... Quand les clichés genrés perdurent encore et encore !

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Les femmes doivent être désirables, et les hommes des chefs de famille. Selon une étude menée par le CSA, les clichés genrés perdurent dans les médias et à la télévision au grand dam d'une société française de plus en plus progressiste.

En 2021, les clichés ont (toujours) la vie dure. À l’occasion d’une enquête menée par le CSA sur la pertinence du genre, des Français.es. ont été interrogé.e.s sur la représentation et les stéréotypes attribués au leur. Si la société s’interroge de plus en plus sur la notion de genre, leur représentation respective – elle – semble avoir du mal à évoluer puisque les femmes se voient décrites comme "sensibles", "douces" et "maternelles". Les hommes, eux, comme "forts", "paternels" et "protecteurs". Des clichés bien souvent partagés par les hommes puisque 74% d’entre eux pensent que les femmes sont plus "douces" qu’eux contre 69% des femmes. Du côté des femmes, elles sont 59% à estimer que c’est à la gent masculine de subvenir aux besoins de sa famille, contre 71% des hommes. Et ce, alors qu'un Français sur deux estime qu'il n'est pas indispensable d’éduquer un garçon comme un "vrai petit garçon" ou une fille comme "vraie petite fille".

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Encore de diktats et d'injonctions genrés

Quant aux diktats de la beauté imposés par la société sur leur apparence, elles sont nombreuses à les subir. 74% d’entre elles essaient se conformer à l’idée d’être mince, 69% à celle d’être désirable et 68% à se faire discrète. Rien que ça. Un fléau qui n’épargne pas les hommes, qui se sentent quant à eux obligés à 68% d’être ambitieux. 65% des interrogés ont subi l’injonction d’être viril et de ne jamais pleurer, 63% d’être sexuellement performant et 60% de savoir se battre. La faute à qui ? Aux médias, selon les interrogés.

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Ces derniers ont déploré une représentation erronée et bien loin de la réalité du quotidien des genres que ce soit à la télévision ou au cinéma. Selon 88% d’entre eux, les femmes représentées à la télévision apparaissent jeunes et sexy (84%). Les hommes - eux - sont trop souvent musclés (68%) et bien loin de la représentation d’un homme qui s’occupe des enfants selon 44% d’entre eux ou des tâches ménagères pour 35%. Si les médias prétendant n’être que le reflet des normes qui structurent la société, ils contribuent à leur imposition, estimait le philosophe Michel Foucault.

Des femmes en retrait et sexualisées, des hommes forts et ambitieux

En 2018, une étude menée par l’organisation de solidarité britannique Plan International et l’organisme Geena Davis Institute on Gender in Media a analysé la représentation des femmes au cinéma et dans les médias à travers le monde. Là encore, le résultat est sans appel : aucun des films étudiés n’a été réalisé par une femme. 67% des personnages étaient masculins et ont dominé les intrigues, contre 33% de personnages féminins. Les leaders femmes ont eu 30% de chance d’apparaître en petites tenues contre 7% des hommes. Et lorsqu’elles étaient intelligentes, elles ont bien trop souvent été sexualisées. Selon l’étude, ces représentations inégales influencent les jeunes femmes et les filles. "Il est urgent que l’on arrête de créer des histoires qui apprennent aux enfants à voir les femmes et les filles comme des citoyennes de seconde classe – surtout lorsqu’on voit à quel point le sexisme dans notre culture est exposé si outrageusement", a déclaré l’actrice américaine Geena Davis dans l’introduction de cette étude.

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