Docteur spécialisé en médecine esthétique, "je ne recommande pas les accélérateurs de bronzage" : ils peuvent se révéler cancérogènes
Grande tendance en 2024, les accélérateurs de bronzage ne sont pas vraiment vos alliés. Le Dr. Valentin Chabbi, spécialiste en médecine esthétique, nous expose les risques liés à l'utilisation d'un tel produit.
Le soleil et les températures estivales sont enfin arrivées, pour le plus grand bonheur de bon nombre d'entre nous ! C'est l'occasion de se prélasser sur une serviette et de donner à notre mine grise quelques couleurs. Les plus déterminés à prolonger et à intensifier leur bronzage n'hésitent pas à employer les grands moyens. Après le gommage au sable et la tendance du Beer Tan, des accélérateurs de bronzage moins "originaux" font fureur cet été. Huiles, crèmes, sprays, pâtes, gélules, ces boosters sont aujourd'hui disponibles sous de multiples formats. Hailey Bieber est, elle aussi une grande utilisatrice. Dans un de ses posts Instagram, l'épouse de Justin Bieber a révélé à ses 52,8 millions de followers son secret pour un teint parfaitement halé : le Carroten. Consciente que cette pâte bronzante n'est dotée d'aucune protection solaire SPF, la jeune femme de 27 ans utilise, en plus, une crème solaire SPF50.
À appliquer avant, pendant ou après l'exposition, à avaler ou à étaler, les accélérateurs de bronzage agissent dès la première application. Néanmoins, aussi pratiques et efficaces soient-ils, ces petits coups de pouce possèdent quelques contre-indications qui peuvent s'avérer très dangereuses pour la santé. Comme l'explique si bien le Dr. Valentin Chabbi, "ce n’est pas tant le produit qui va poser problème, c’est plus l’utilisation qu’on en fait".
"Le risque est de penser que nous sommes protégés avec les accélérateurs de bronzage"
Pour les personnes qui aiment prendre de belles couleurs et se prélasser au soleil, les accélérateurs de bronzage sont un atout de taille. Cependant, attention à ne pas délaisser la protection solaire pour autant. Certaines personnes pensent que ce type de produit suffit alors que le plus gros risque après la brûlure "est de penser que nous sommes protégés avec les accélérateurs de bronzage et que l'on peut s’exposer des heures avec le plus gros indice UV". La seule protection solaire reste la crème. Le Dr. Valentin Chabbi affirme qu'il faut "garder en tête que le risque ultime, c’est le cancer de la peau". Une personne bronzée n'est pas moins sensible au soleil. Rappelons qu'en 2023, l'INC (l'Institut national du Cancer) a recensé pas moins de 17 922 nouveaux cas de mélanome. Parmi toutes ces personnes touchées, 9109 sont des hommes et 8813 sont des femmes.
Notre expert est clair sur le sujet : "Je ne recommande pas l’utilisation d’accélérateur de bronzage". Selon lui, il n'y a pas grand intérêt à stimuler et à aggraver des taches solaires déjà présentes sur la peau. Les personnes ayant des pathologies cutanées se doivent d'être les plus vigilantes. En effet, "pour toutes les peaux dites pathologiques comme le masque de grossesse ou les taches liées au soleil, il faut vraiment éviter", et ce, peu importe le format. Afin d'obtenir un bon taux de carroten, il est préférable de délaisser les compléments alimentaires aux profits des carottes. Outre le cancer de la peau, les fortes doses de bêta carroten présentes dans les compléments, associées au tabagisme, augmentent le risque de cancer des poumons. Si vous souhaitez tout de même accentuer votre bronzage ou que vous n'êtes tout simplement pas fan du légume, vous pouvez alors opter pour les compléments. Néanmoins, il est primordial de respecter la posologie inscrite sur les emballages et d'oublier les cigarettes.
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Comment bien protéger et apaiser sa peau en cas de coup de soleil ?
Malgré l'application de protection solaire, le risque zéro n'existe pas. Il n'est donc pas impossible d'attraper un beau coup de soleil sur les épaules ou sur le bout du nez. Pour limiter les dégâts et éviter dès le départ de se retrouver avec le teint rouge, le Dr. Chabbi recommande d'appliquer fréquemment de la crème solaire. À la plage, "il faut en mettre le plus régulièrement possible, toutes les heures, c'est très bien, toutes les deux heures, c'est bien". Il ne faut pas non plus oublier d'en remettre une couche à chaque fois que l'on sort de l'eau. Mais attention, certaines protections peuvent impacter la faune et la flore. "On évite donc de se tartiner et de plonger directement dans l’eau, car tous les produits chimiques ou minéraux vont se disséminer dans la mer, toucher les poisson et les coraux". En ce qui concerne les accélérateurs de bronzage, il n'est vraiment pas utile d'en appliquer de nouveau.
Si malgré toutes ces précautions un coup de soleil fait son apparition, il est important de limiter l'exposition. Les conséquences d'une surexposition peuvent aller d'une brûlure au second degré, au cancer de la peau. "Si la peau est juste "rouge", il faut appliquer des crèmes apaisantes et s'hydrater très régulièrement". Petits conseils de notre expert, pour augmenter la sensation de fraîcheur, il recommande de placer la crème réparatrice au frigidaire et de boire entre 2 et 3 litres d'eau par jour pour compenser la perte en eau. En revanche, dès l'apparition de cloques, la consultation est non négociable. " Les limites de régénération de la peau sont dépassées, il faut donc s'assurer que des soins médicaux ne sont pas nécessaires".
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