"On évite les grains de sable, il peut y avoir des irritations" : Et si l'amour à la plage ne devait rester qu'un fantasme ?
"Sea, sex and sun", c'est le mantra de bon nombre de Français en cette période estivale. Les vacances sont, pour beaucoup, l'occasion de réaliser le célèbre fantasme de faire l'amour sur la plage, non sans risque...
Le soleil, les vacances, la plage, un sublime teint hâlé... Toutes les conditions sont réunies pour se laisser tenter et réaliser votre fantasme le plus secret. Après une belle journée à lézarder, et un magnifique coucher de soleil, quoi de mieux que de débuter votre soirée par un moment romantique en tête-à-tête avec votre moitié ? Selon une étude réalisée par l'IFOP en 2017, 55% des Français profitent de l'été et des fortes chaleurs pour réaliser leurs fantasmes. Mais si votre imagination n'a pas de limites, cette dernière n'est pas toujours compatible avec votre santé (et la loi)...
Irritations, risques de mycoses et d'infections urinaires
Atteindre le 7ème ciel au bord de la mer, dans un cadre paradisiaque, ça fait rêver. Mais cela demande de la discrétion, et peut vous coûter très cher. En effet, l'article 222-32 du Code pénal sanctionne les tourtereaux. Considérés comme une exhibition, les ébats à ciel ouvert peuvent être punis d'un an d'emprisonnement et de 15 000€ d'amende. Pour les moins prudents qui tenteraient quoi que ce soit proche d'un mineur, sachez que vous encourez 30 000€ d'amende et jusqu'à deux ans de prison.
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De plus, d'un point de vue confort et gynécologique, cette pratique n'est pas la plus recommandée. Très désagréable de manière générale, et volatile, le sable s'incruste partout. En plus de causer des irritations, il peut brûler les muqueuses, causant ainsi des mycoses et des infections urinaires. Pour celles et ceux qui souhaitent s'envoyer en l'air dans la mer, là encore, ce n'est pas une mince affaire. Non traitée, l'eau salée abrite de nombreuses bactéries.
"En été, on a toujours beaucoup plus d’infections vaginales"
Loin d'être une nouvelle tendance, l'amour à la plage peut mettre à mal votre santé vaginale. Gynécologue, obstétricien et sexologue, Samuel Salama explique que "la flore vaginale reste quelque chose de relativement fragile et sensible. On évite les grains de sable, il peut y avoir des irritations." Il est donc préférable d'oublier la plage, au risque de contracter une mycose. Pour celles et ceux qui voudraient opter pour un bain de minuit, "cela peut aussi impacter le microbiote" (les bactéries normalement présentes dans le vagin). Outre les irritations causées par les grains de sable flottants, il y a un fort risque de déstabiliser la flore. Ainsi, selon le Dr. Salama, les bactéries pathogènes s'installent et "favorisent les mycoses et les vaginoses. En été, on a toujours beaucoup plus d'infections vaginales." Si vous pensez avoir développé une infection vaginale, sachez que la mycose se manifeste par des pertes blanches épaisses, des démangeaisons et une sensation de brûlure alors que la vaginose est définie par des pertes malodorantes.
Pour traiter ses infections, un rendez-vous chez votre gynécologue est indispensable. Il vous indiquera si un prélèvement est nécessaire et quels antibiotiques prendre. Mais peut-on contracter d'autres infections à la plage ? La réponse est oui. Seulement, le sable et la mer ne sont pas responsables de tous les maux. En effet, il est important de se protéger avec une contraception pour éviter les IST, comme partout ailleurs ! Les infections vaginales sont, quant à elles, bel et bien causées par l'environnement peu confortable et propice à vos séances de sport nocturnes.
En dehors du sable, l'eau n'est pas non plus le meilleur environnement pour fricoter. En plus d'altérer la lubrification naturelle, de diminuer les sensations et de faciliter l'insertion des bactéries, elle fragilise aussi la solidité du préservatif. Vous l'aurez compris, l'amour à la plage n'est pas la meilleure des idées...
Comment bien préparer sa soirée romantique à la plage ?
Pour les plus téméraires qui souhaitent à tout prix réaliser leur fantasme, il est important de bien se préparer. Tout d'abord, le Dr. Samuel Salama explique que cela "tombe sous le coup de la loi". Cette pratique estivale est considérée, en France, comme de l'exhibitionnisme. D'un point de vue légal, vous risquez gros. Pensez donc à partir en repérage avant de passer à l'acte afin de trouver un petit coin discret à l'abri des regards.
D'un point de vue confort et médical, "pour éviter une friction avec le sable, il y a plutôt interêt à mettre une serviette pour se protéger". Très volatiles, les petits grains de sable s'incrustent partout ! Autres accessoires à ne pas oublier, les préservatifs (indispensables pour ne pas contracter d'IST et de MST) et le lubrifiant. Le Dr. Samuel Salama insiste sur le fait que "les rapports sexuels se doivent toujours d’être lubrifiés, soit par lubrification naturelle, soit avec un complément lubrifiant. (...) Il faut toujours ajouter du lubrifiant, en plus de celui déjà appliqué sur le latex car ce dernier sert à dérouler le préservatif. S'il n’est pas assez bien lubrifié, il risque de s’assécher très vite et de potentiellement craquer".
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