"Il faut la virer", "Je mènerai une croisade pour son licenciement" : une enseignante partage ses cours d'éducation à la santé affective et sexuelle, les internautes dénoncent une vidéo "choquante"
Alors que les cours d'éducation à la santé affective et sexuelle sont encore trop souvent ignorés dans les écoles, une professeure a décidé de partager les notions qu'elle enseignait à ses élèves, sur les réseaux sociaux. Mais pour bon nombre d'internautes, cette dernière a outrepassé son rôle.
"Mon corps est à moi, et toi, tu ne le touches pas." Les propos sont simples, et ont été prononcés devant une classe de jeunes élèves par leur enseignante, dans le cadre d'un cours d'éducation à la vie affective et sexuelle. Avec des mots adaptés à leur âge, l'éducatrice a expliqué à ses élèves le principe du consentement, rappelant que personne n'avait le droit de toucher leur intimité s'ils n'étaient pas d'accord.
Pourtant, la vidéo est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. Bon nombre d'internautes ont pris l'enseignante à partie, demandant son licenciement. Ses détracteurs estiment qu'elle n'a pas à tenir ce genre de discours devant de jeunes enfants.
« C’est malsain » « c’est du lavage de cerveau »
Le lavage de cerveau malsain en question : https://t.co/7x0kxwylUR pic.twitter.com/YoIM5jgABs— marwa🤍 (@lbawram) November 25, 2024
"Education sexuelle" : que dit la loi ?
Si le grand public connaît d'avantage l'expression parapluie "éducation sexuelle", le Planning familial préfère parler d'"éducation à la vie affective et sexuelle". Le Code de l'éducation, lui, parle d'"éducation à la santé et à la sexualité". Et le texte de loi est très précis.
Comme le rappelle l'article L312-16 : "Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène. Ces séances présentent une vision égalitaire des relations entre les femmes et les hommes. Elles contribuent à l'apprentissage du respect dû au corps humain et sensibilisent aux violences sexistes ou sexuelles ainsi qu'aux mutilations sexuelles."
Cet enseignement, légalement obligatoire, n'est en réalité que rarement dispensé dans la majorité des établissements. Pour faciliter les choses, un nouveau programme "d'éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité" sera présenté le 5 décembre prochain au conseil supérieur de l'éducation, pour une possible mise en place à la rentrée 2025.
Non, les élèves ne prennent pas de "cours de sexe"
Seulement voilà, comme en témoignent les commentaires qui accompagnent cette vidéo qui fait polémique sur les réseaux sociaux, les cours d'éducation à la vie affective et sexuelle sont encore entourés par une véritable panique morale, notamment relayée par des comptes d'extrême droite. Résultat, un certain nombre de parents et d'internautes y restent particulièrement réfractaires.
En effet, pour ces derniers, le fait d'enseigner des notions de consentement et de répondre à des questions sur l'identité de genre revient à "faire la promotion de l'homosexualité et de la transidentité" ou encore à "donner des cours de sexe" aux enfants, comme s'il s'agissait de leur apprendre comment réaliser une fellation.
Parmi les détracteurs de l'enseignante, plusieurs critiques sortent du lot : "C'est absolument pas aux professeurs d’apprendre ça aux enfants et encore moins à cet âge. Si j’apprends un jour qu’un de mes enfants a eu une professeure qui a enseigné ça à mes innocents gosses, je mènerai une croisade pour son licenciement", affirme notamment un internaute.
"Le jour où je suis au courant qu'il y a un cours comme ça, je ne mets pas mes enfants à l'école", peut-on également lire. Certains vont même plus loin en affirmant que l'objectif est de "lobotomiser" les enfants.
Heureusement, face à la situation, de nombreux internautes ont pris la défense de l'autrice de la vidéo. "J'aurais aimé que l'on m'explique tout ça à 4 ans", affirment de nombreux commentaires. "Il ne faut pas oublier le nombre d'enfants qui sont victimes d'inceste ou de violences sexuelles à cet âge". Pour rappel, 160 000 enfants subissent des violences sexuelles chaque année, selon le ministère des Solidarités.