Judith Godrèche en couple à 14 ans avec un réalisateur quadragénaire, dénonce : "Aujourd'hui, si un mec de 40 ans touche ma fille, je le tue"
Très jeune, Judith Godrèche interrompt ses études et fait ses propres démarches pour passer des castings. Elle est propulsée d'un coup dans le monde des adultes. L'actrice en herbe a 14 ans lorsqu'elle rencontre le réalisateur Benoît Jacquot, quadragénaire, avec qui elle vit à la fin des années 80. Dans sa série inspirée de sa propre vie, "Icon of French Cinema", disponible à partir du 21 décembre sur arte.tv et le 28 décembre sur Arte, la comédienne fait un parallèle avec certaines périodes de sa carrière où, encore enfant, elle s'est retrouvée à adopter un comportement d'adulte sans que cela ne semble gêner qui que ce soit.
Dans "Icon of French Cinema", sa nouvelle série qui débarque sur Arte le 28 décembre, Judith Godrèche met en scène une comédienne qui tente de relancer sa carrière, et montre les difficultés qu'elle rencontre, en s'inspirant de sa propre vie. Elle a le premier rôle, et a également dirigé sa fille Tess, 18 ans, qu'elle a eue avec l'acteur Maurice Barthélémy, ex-membre des Robins des bois.
"Si un homme de 40 ans approche ma fille, je le tue"
Dans un long entretien accordé à ELLE, publié le jeudi 7 décembre, Judith Godrèche, qui a été l'une des révélations des années 90, s'est confiée sur ses débuts, parfois douloureux. Le magazine fait ainsi le parallèle entre sa vie et certaines scènes de sa série, où son héroïne, qu'elle a nommée Judith, se souvient d'un moment de son adolescence. Elle a 14 ans et débute une relation avec un grand cinéaste quadragénaire (dans la vraie vie, Judith Godrèche a été en couple avec le réalisateur quadragénaire Benoît Jacquot, dès l'âge de 14 ans ; ndlr).
Dans une autre scène, le personnage de Judith rencontre le chorégraphe de sa fille. Elle fait alors comprendre à ce dernier, en plaisantant, que s'il couche avec elle, il risque la prison (Tout acte sexuel entre un majeur et un enfant ou adolescent de moins de 15 ans, quelles que soient les circonstances, est défini par le code pénal comme une atteinte sexuelle, punie de cinq à dix ans de prison et de 75 000 euros d’amende, selon l'article 227-25 du code pénal ; ndlr). Une manière détournée de condamner sa relation avec Benoît Jacquot ? Difficile de ne pas faire le rapprochement. ELLE l'interroge d'ailleurs à ce sujet : "Si un homme de 40 ans approche ma fille, je le tue. C'est parce que j'ai une fille adolescente que je parviens à réaliser ce qu'il m'est arrivé, à me dire que j'ai navigué seule dans un monde sans règles ni lois."
"On me servait du vin, j'avais 15 ans"
Judith Godrèche a été pressée de grandir très vite, et a côtoyé le monde des adultes sans que cela ne semble poser de problème à personne qu'une mineure fréquente des gens qui ont plus de deux fois son âge, boive et écume les soirées mondaines. Un parcours qu'elle relate dans sa série. "Je me suis inspirée d'un vrai dîner dans un festival à Locarno. J'y étais avec mon compagnon. On me servait du vin, j'avais 15 ans, je suis tombée raide morte sur la table, j'ai vomi devant tout le monde. Je me demande, avec le recul, si les adultes s'interrogeaient : 'Il y a un problème, elle est trop petite, qu'est-ce qu'elle fait là ?'"
Connu pour avoir tourné avec des jeunes filles (Judith Godrèche dans "Les Mendiants" (1988), et "La Désenchantée" (1990), Virginie Ledoyen dans "La Fille seule" (1995)...), Benoît Jacquot a pour sa part toujours dit que Judith Godrèche avait "sauvé son avenir de cinéaste" avec le film "La Désenchantée". Cependant, la manière dont les choses se sont faites, que le réalisateur raconte dans une interview accordée aux Inrockuptibles, en 2006, laisse perplexe quant aux dynamiques de pouvoir qui existaient entre la jeune fille et lui : "Je lui donne le film. Avec tout de même un pacte à la clé : si je lui donne le film, elle, en retour, se donne complètement. Ce qui est à entendre dans tous les sens qu’on voudra."
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"Il va être de plus en plus difficile pour certains d’éviter la vérité"
Aujourd'hui, Judith Godrèche ose questionner ses débuts, et les rouages sexistes de l'industrie du cinéma. Lors de l'essor du mouvement #MeToo, l'actrice a d'ailleurs fait partie des femmes qui ont déclaré avoir été agressées sexuellement par le producteur américain Harvey Weinstein.
Suite à l'annonce de son arrestation, l'actrice s'était exprimée dans Le JDD : "Même si la peur ne nous a pas quittées, il y a cependant le sentiment que les masques tombent : il va être dorénavant de plus en plus difficile pour certains d’éviter la vérité. C’est comme un souffle d’espoir de changement."
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