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Le déconfinement ? Non merci ! Ces personnes comptent bien rester chez elles le plus longtemps possible

horizontal background woman in isolation at home for virus outbreak or hypochondria .
© Getty Images

Alors que le déconfinement devrait commencer à travers la France dès le 11 mai prochain, tout le monde n'est pas si pressé que ça de pouvoir ressortir de chez soi. De nombreuses personnes comptent bien poursuivre leur confinement pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Voilà pourquoi.

Pour bon nombre de personnes, la date du 11 mai est à marquer d'une pierre blanche. Annoncé comme le jour du déconfinement, ce moment est très attendu par celles et ceux qui ne supportent plus de rester enfermer chez eux. Retrouver leurs proches, leurs amis, leur famille, retourner travailler, pouvoir aller chez le coiffeur... Les attentes sont nombreuses, et même si la situation va mettre du temps à revenir à la normale – si elle y revient tout court – c'est une bouffée d'oxygène après de longues semaines passées enfermés chez soi. Toutefois, la crise sanitaire est loin d'être dernière nous. Entre les risques de contamination, les distances imposées, les masques encore difficiles à trouver et la crainte d'une seconde vague, nombreux sont celles et ceux à redouter l'heure de la fin du confinement.

"Pour moi, ça sera télétravail jusqu'à fin juin, voire plus"

Pauline fait partie des personnes qui ne comptent pas remettre le nez dehors de sitôt. "Je suis freelance, donc j'ai la chance d'avoir cette possibilité de pouvoir continuer en télétravail", explique-t-elle. Bien consciente que tous les travailleurs ne pourront pas en faire de même, elle préfère prolonger son confinement pour limiter les risques de propagation, et encourage ceux qui ont la possibilité de le faire à l'imiter : "Je me dis que plus on est nombreux à utiliser cette possibilité, moins le virus continuera à se propager. Je compte continuer ainsi tout le mois de mai, probablement juin. Par la suite, on verra."

Je n'ai pas prévu de sortir pour voir mes amis. J'ai vraiment peur qu'on se retrouve dans une situation où les gens se disent que c'est la teuf et que tout va mieux alors que pas du tout.

Sarra partage son avis : "Dans mon entreprise, le télétravail est maintenu au moins jusqu'à la fin du mois de mai, ce qui m'évite d'avoir à sortir dans le cadre de mon travail." Mais la jeune femme compte également renoncer aux sorties "sociales" : "Je n'ai pas prévu de sortir pour voir mes amis. J'ai vraiment peur qu'on se retrouve dans une situation où les gens se disent que c'est la teuf et que tout va mieux alors que pas du tout." La raison de son inquiétude ? La seconde vague de contamination, évoquée par de nombreux spécialistes de la santé : "Je pense que la seconde vague va être très violente. Beaucoup de gens vont sortir de chez eux par loisir, et pas par nécessité. Je préfère ne pas prendre de risques.

Une volonté de protéger les personnes fragiles

Pour Maxence, c'est avant tout une question de santé. Pour lui, pas question de remettre le nez dehors "tant que la situation ne sera pas réglée" : "Mon travail me permet de rester chez moi jusqu'à ce que la situation soit sous contrôle", affirme-t-il. Il compte donc rester chez lui au maximum, dans l'attente d'un vaccin. "L'attente risque d'être longue, donc on verra si je tiendrais. Mais ayant une santé fragile, je préfère me préserver."

Ma crainte principale s'il y a un déconfinement, c'est de rencontrer des gens négligents et de transmettre le virus à mes parents

Roger, lui, préfère ne pas prendre de risque par égard pour sa famille. Employé dans un complexe vacancier, il ne sait pas encore quand son activité va pouvoir reprendre. Et puisqu'il vit chez ses parents, pas question pour lui de prendre le risque de les contaminer : "Ma crainte principale s'il y a un déconfinement, c'est de rencontrer des gens négligents et de transmettre le virus à mes parents", affirme-t-il. "On sait tellement peu de choses sur le Coronavirus, il est tellement virulent et mauvais... On se sent impuissant." Conséquence : il préfère faire ce qu'il peut, à son échelle, pour limiter les risques.

Rester chez soi, c'est plus facile à dire qu'à faire

Si de nombreuses personnes évoquent leur désir de rester chez elles le plus longtemps possible, ce ne sera pas forcément évident pour tout le monde. En dépit des appels du Gouvernement à favoriser le télétravail, de nombreuses entreprises comptent reprendre un fonctionnement plus classique dès la fin du confinement. Le mari de Pauline se retrouve dans cette situation : "Mon époux va devoir reprendre les déplacements pour son travail", regrette-t-elle. Son fils aîné n'a d'ailleurs pas très envie de voir son confinement prolongé : "Il a 16 ans, il veut voir ses amis, je peux difficilement le lui interdire." De son côté, elle compte cependant garder ses deux plus jeunes enfants confinés avec elle, plutôt que de les renvoyer à l'école.

Le profit, c'est bien, mais la santé de mes gars et de nos familles passe en priorité.

"On a bien conscience qu'il va falloir se priver", déplore Marc, pourtant bien décidé à garder sa petite famille confinée. "Nous avons déjà expliqué aux enfants que les vacances d'été allaient être compliquées, mais que nous allions tout faire pour ne pas qu'ils s'ennuient." Délégué syndical dans une entreprise de BTP, il a d'ores et déjà pris rendez-vous avec son employeur pour s'assurer que toutes les personnes de son entreprise ayant la possibilité de faire du télétravail auraient cette option, et que du matériel de protection soit mis en place pour ceux obligés de se déplacer. "Si ce n'est pas le cas, je n'aurais aucun scrupule à appeler à la grève. Le profit, c'est bien, mais la santé de mes gars et de nos familles passe en priorité."

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