Les amours de l'été : "Il a été un soutien virtuel pendant le confinement et au contact de nos peaux, j’ai tout de suite su que j’en voudrais plus"

Les amours de l'été
Les amours de l'été

De nombreux.ses célibataires ont cherché l’amour ou ont tenté de trouver une épaule réconfortante pendant le confinement. Cette rencontre a marqué un tournant dans leur vie amoureuse. Tant et si bien qu’au déconfinement, ils ont décidé de passer un cap : passer leur premier été ensemble. Découvrez leurs histoires.

Manon a 22 ans et le confinement a bouleversé tous ses plans pour l’avenir. "Je suivais mes études sans réfléchir depuis le bac. Probablement sans passion aussi. Mon quotidien a vraiment été bouleversé pendant le confinement et je me suis retrouvée, chez mes grands-parents, à réfléchir à ce que j’avais vraiment envie de faire de ma vie."

Une remise en question pendant le confinement

Elle quitte alors son plan cul habituel : "Franchement pas un garçon avec qui j’avais envie de m’engager, mais avec qui le sexe était toujours satisfaisant". Elle annonce aussi à ses parents qu’avant même d’entrer dans la vie active, elle envisage une reconversion. "J’ai dit que ça me semblait être le moment le plus intelligent pour reprendre mon parcours de zéro, avant d’avoir une vie de con ou de faire une dépression cinq ans après ma première embauche, et je crois que c’est un argument qu’ils ont entendu".

Au moment du déconfinement, alors qu’elle est complètement occupée à organiser ses futures études et sa nouvelle vie, Manon s’inscrit sur une application de rencontre. "Le soir, j’ai vite eu envie de me vider la tête. J’ai installé Tinder pour discuter avec des inconnus sans imaginer un seul moment donner un rendez-vous". Mais elle matche rapidement avec Ugo. Elle lui raconte sa vie, ses choix, ses espoirs pour la suite et il propose naturellement de la soutenir à distance.

Je voulais savoir si le coup de cœur allait être aussi physique.

Du virtuel au réel

"Ça s’est fait très simplement. J’étais parfois un peu découragée ou fatiguée, à me dire que je faisais peut-être une grosse connerie, et il m’a invitée à le retrouver tous les soirs à 22h pour lui raconter ma journée, les nouvelles étapes que j’avais franchies ou mes réflexions du moment. Chaque soir pendant plus de deux semaines, je vidais mon sac à cet inconnu et il m’envoyait des messages du genre ‘Tu es tellement courageuse !’, ‘Tu vas y arriver !’ Ça m’a fait énormément de bien." Manon s’habitue à leurs rendez-vous virtuels, essaye d’en savoir plus sur Ugo et décide de proposer une rencontre. "On s’entendait tellement bien, je voulais savoir si le coup de cœur allait être aussi physique."

Notre premier baiser était tout simplement parfait.

Elle fait deux heures de train et le retrouve dans un parc, les bars et restaurants étant encore fermés dans sa région. "Il avait préparé un pique-nique très sympa avec, par hasard, beaucoup de choses que j’aimais même s’il ne le savait pas." Quand il est temps de quitter le parc, ils s’embrassent et Manon ressent quelque chose de fort : "C’était tout simplement parfait. Il est beau, mais pas selon des critères de magazines. Il a du charme. Il est doux et prévenant. Et au contact de nos peaux j’ai tout de suite su que j’en voudrais plus".

Premier voyage à deux

Les amoureux continuent leur relation à distance, en réfléchissant à écrire leur avenir un jour après l’autre. Et prévoient de passer de vrais moments de partage et d’intimité en partant en vacances. "Ugo a été encore très occupé par son travail, on a préféré prévoir de s’offrir un temps vraiment privilégié en vacances plutôt que je squatte son appartement sans jamais vraiment le voir". Ils partiront donc ensemble à la fin du mois de juillet en Normandie. "On aime tous les deux la nature et on voulait une grande maison sans avoir besoin de croiser ou de voir personne, comme un cocon pour nous deux et notre histoire pendant deux semaines."

Pendant ces deux semaines de vacances, ‘ça passe ou ça casse’.

Manon a évidemment pensé que cette pause idyllique puisse être aussi le théâtre de frictions ou de découvertes moins plaisantes. "Franchement, là je suis sur un petit nuage et j’imagine, sans lui dire, qu’il pourrait bien être l’homme de ma vie et le père de mes enfants. Mais je sais aussi que ces deux semaines c’est aussi ‘ça passe ou ça casse’. C’est possible que nos rythmes ne soient pas compatibles, que je découvre qu’il met de la crème dans sa carbonara, qu’il ronge ses ongles de pieds ou qu’il soit fan d’une série que je déteste. Dans le pire des cas, je prendrais un train pour chez moi en me disant que je nous ai donné une chance."

Après l’épreuve du confinement et les bouleversements qu’elle s’apprête à connaître, Manon a le sentiment que le plus important aujourd’hui est de vivre sa vie le plus pleinement et passionnément possible. "On ne sait pas du tout de quoi demain sera fait et je ne veux plus me dire que je perds mon temps. On sera peut-être une génération comme ça. Mes parents ne me comprennent pas toujours mais au final, je ne veux plus rien regretter et profiter de chaque moment qui passe."

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