Lily Allen critique les coordinatrices d'intimité : "'Est-ce qu'on peut juste se bécoter ?' C'est comme si tu rendais ça bizarre... Ça rend ça bizarre"
En plus de sa carrière de chanteuse, Lily Allen a eu l'occasion de montrer ses talents d'actrice. L'artiste a récemment fait une déclaration controversée à propos des coordinatrices d'intimité.
Lily Allen, connue notamment pour son tube "Smile", a eu l'occasion de tourner dans la série "Dreamland", dans laquelle elle a partagé une scène torride avec Kiell Smith-Bynoe. La chanteuse s'est confiée sur son expérience dans son podcast Miss Me ? et a donné un avis qui est loin d'être partagé par tous sur la gestion des scènes de nudité ou de sexe, de plus en plus encadrées par les coordinatrices d'intimité, qui veillent notamment à ce que le consentement des acteurs soit respecté.
"C'est comme si tu rendais ça bizarre..."
"Je ne sais pas si j'ai trouvé cela utile [la coordination de l'intimité] personnellement. J'aurais préféré me jeter à l'eau et laisser les choses se faire", a d'abord débuté Lily Allen. Elle estime que les coordinateurs d'intimité sur le plateau rendent les scènes de sexe "bizarres" et insiste sur le fait qu'il est "difficile" de demander à ses coéquipiers leur consentement pour les toucher. "Ce que j'ai trouvé difficile, c'est qu'il fallait demander à la personne si elle était d'accord pour que vous mettiez votre main quelque part avant de le faire, et je n'y arrivais pas. Je lui disais : 'Kiell, ça te fait plaisir que je mette ma main sur ta...' Je ne comprenais pas le format, c'était un peu un jeu d'enfant. Je me disais : 'Est-ce qu'on peut juste se bécoter ?' C'est comme si tu rendais ça bizarre... Ça rend ça bizarre", a-t-elle estimé.
Une déclaration qui ne va pas manquer de faire réagir, au vu des nombreux témoignages d'actrices qui ont dénoncé les violences sexistes et sexuelles dont elles avaient pu être victimes sur les plateaux de tournage. En France notamment, Sophie Marceau, Judith Godrèche ou encore Juliette Binoche ont dénoncé les agressions sexuelles dont elles ont été victimes. Mais si le métier de coordinatrice d'intimité s'est démocratisé aux États-Unis, dans le sillage de #MeToo, il peine encore à se faire une place dans l'Hexagone.
"Je devais toujours me défendre seule"
Pourtant, à l'inverse de Lily Allen, de nombreuses personnalités du cinéma ont fait l'éloge de ce nouveau métier. Ainsi Kate Winslet a regretté que les coordinatrices d'intimité n'aient pas existé plus tôt, comme elle l'a expliqué au New York Times, en mars 2024 : "Ça aurait été bien d'avoir quelqu'un à mon côté dans (les scènes de nu qu'elle a pu tourner ; ndlr), lors d'une scène d'amour ou même de baiser, car je devais toujours me défendre seule."
Greta Gerwig, la réalisatrice de "Barbie" a salué quant à elle de "très nombreux changements concrets" dans l'industrie cinématographique américaine ces dernières années, dont le recours à des coordinateurs de l'intimité. "Je vois cela exactement de la même manière que je vois un coordinateur de cascades, un coordinateur de combats", a déclaré la réalisatrice, qui a été présidente du jury du Festival de Cannes 2024, comme l'a rapporté l'AFP. "Cela fait partie de la construction d'un environnement sûr, tout comme si nous nous battions avec des épées - vous ne verriez même pas ce qui se passe, ce serait terrifiant !"
Côté français, Hafsia Herzi a affirmé lors d'un entretien accordé à Madame Figaro, en avril 2024 : "L'arrivée des coordinateurs d'intimité sur les tournages français me semble ainsi être une bonne chose pour permettre aux débutants de fixer leurs limites et faciliter la communication." Ce nouveau métier est donc soutenu par de nombreuses personnalités du milieu, n'en déplaise à Lily Allen.
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