"Ne plus avoir ses règles ça peut aussi être sympa !" : Linda Hardy veut en finir avec les tabous sur la ménopause
Non, la ménopause ne marque pas le début de la fin de la vie sexuelle et personnelle d'une femme. C'est peut-être évident pour beaucoup, mais les idées reçues autour du sujet sont si tenaces qu'il est bon de le rappeler. Et c'est pourquoi Linda Hardy a choisi de livrer un message ô combien nécessaire dans les colonnes de Gala. À 49 ans, l'ex-Miss France parle sans filtre de sa propre expérience, pour que les femmes ne soient plus enfermées dans un silence de plomb.
Le mardi 18 octobre 2022 marquait la journée mondiale de la ménopause. Un moment important dans la vie des femmes, mais qui reste pourtant rangé dans la catégorie des tabous. Autour du sujet, il y a beaucoup de thématiques qui gravitent, et d’idées reçues pour la plupart basées sur des fondements patriarcaux. Tout cela mène sans doute à un constat : selon une enquête britannique, 80% des femmes ne se sentent pas suffisamment préparées à la ménopause. C’est aussi pour cette raison que Linda Hardy a choisi de parler de son expérience personnelle sans filtre auprès de Gala.
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Linda Hardy a mis du temps à comprendre qu'elle était en préménopause
Élue Miss France en 1992, Linda Hardy a fait bien du chemin depuis son couronnement, intégrant le casting de diverses séries dont "Demain nous appartient" sur TF1, mais sans jamais perdre de vue ses engagements. En 2021, la comédienne de 49 ans se confiait ainsi sur sa préménopause dans les pages de son livre "Heureuse et en forme". La préménopause, c’est cette période avant la ménopause, au cours de laquelle les femmes commencent à ressentir des signes, tout en ayant encore leurs règles. "À partir du moment où on a douze mois d’arrêt consécutif des règles, on peut alors considérer qu’on est en réelle ménopause" explique Linda Hardy à Gala. Aujourd’hui, "en ménopause ou en tout cas tout près", la comédienne dit avoir connu beaucoup d’hésitations lors de sa préménopause : "Je n’ai pas tout de suite fait le lien, même si j’ai une maman qui a été ménopausée assez tôt. J’ai d’abord pensé que ça pouvait être autre chose, j’ai fait des analyses, j’ai été voir mon gynécologue, ce qui est très important (…) Ce qui était assez pernicieux, c’est qu'au départ, ça ne se voit pas de manière évidente dans les analyses hormonales. Donc j’ai laissé passer les choses, en me disant que c’était sûrement ça et puis à un moment, vous n’avez plus de doute."
En effet, comme le souligne Linda Hardy, les signes sont souvent difficiles à déceler. La préménopause comme la ménopause sont des sujets si tabous qu’ils mènent vers une désinformation de masse. Selon l’étude britannique, 63 % des femmes qui n'ont pas encore connu la ménopause n'ont pas réalisé que les symptômes peuvent apparaître jusqu'à dix ans avant les dernières règles. Être à l’écoute de son corps est donc le meilleur moyen d’un peu plus appréhender cette période. Ce qui, là encore, est une tâche qui peut s’avérer difficile pour certaines. En septembre 2021, une enquête Elabe mettait en lumière un constat alarmant : 81% des femmes négligent leur santé au profit de celle de leurs enfants, conjoints et parents. Cette charge mentale omniprésente au sein du foyer peut rendre la ménopause plus difficile encore à gérer.
Et Linda Hardy en est parfaitement consciente. C’est pourquoi elle tient à partager son histoire : "J’ai senti que les choses n’étaient pas tout à fait comme avant, mais le premier réflexe que j’ai eu, ça a été de me dire : ‘ok, donc quand on est dans cette phase de vie-là, comment est-ce qu’on devient acteur de sa santé pour ne pas subir ?’ J’ai pour habitude de dire que cette période ne doit pas se subir, elle doit se vivre."
Âgisme et ménopause : quand les femmes sont (encore plus) stigmatisées
S’ajoutent à cela le regard des autres qui provoque une sorte d’omerta autour de la ménopause, et que Linda Hardy souhaite plus que tout déconstruire. "Je ne comprends pas que, même parmi les gens connus, personne ne veuille en parler. Toute femme qui a 55 ans est ménopausée, ce n’est pas la peine de le cacher ! Il est où le problème d’en parler ?" s’indigne-t-elle dans les colonnes de Gala, déplorant le sentiment d’invisibilité que peuvent ressentir beaucoup de femmes ménopausées. Car l’image de la femme qui pourrait (et devrait) enfanter est encore sacralisée dans nos sociétés. À cela s’ajoute l’âgisme dont sont souvent victimes les femmes, jugées inintéressantes ou marginalisées à partir d’un certain âge, quand un homme "prend de la bouteille" dès qu’il commence à vieillir. Linda Hardy connait bien le sujet : "Dans ma vie personnelle, je vois que ça interpelle les gens que j’aie cette liberté d’expression sur ce sujet. D’un point de vue professionnel, ça n’a jamais été un mystère que plus les actrices avancent dans l’âge, moins il y a de rôles."
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L’ex-Miss France a n’a jamais caché sa ménopause, et l'annonce même personnellement lorsqu’elle est sur un tournage. Déterminée à protéger sa "liberté" de ton autour du sujet, Linda Hardy tient également à mettre la lumière sur les bons aspects de la ménopause. "D’un point de vue sexuel, vous avez quand même une espèce de liberté, à moins d’être très mal dans sa peau, une façon aussi d’aborder la sexualité qui n’est pas du tout la même qu’à vingt ans. Ne plus avoir ses règles, ça peut aussi être sympa !" lâche-t-elle dans les colonnes de Gala, dans l’espoir d’encourager "beaucoup de femmes à s’exprimer sur le sujet", à commencer par ses propres amies "qui ne veulent pas en parler à leurs maris."
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