L’orgasme vaginal n'existe pas
Nous devons à Freud, le fameux psychanalyste, cette fameuse dissociation entre orgasme clitoridien et vaginal. Depuis, il y a eu de nombreux débats, des explications plus ou moins précises sur la jouissance féminine et, ce qui m’a toujours le plus étonnée, c’est qu’il s’agissait le plus souvent d’hommes en train de nous expliquer comment la femme atteignait ce fameux orgasme vaginal.
Or, c’est un peu la quête du Graal, du moins pour celles et ceux qui ne le connaissent pas. Combien de fois ai-je entendu des femmes me dire qu’elles étaient frigides puisqu’elles n’avaient jamais eu d’orgasmes lors de la pénétration.
L’orgasme vaginal n’existe pas !
Ce fameux orgasme vaginal est moins fréquent que l’orgasme clitoridien ( 30 % à peine contre 90% au moins ! ) à tel point que certains pensent même qu’il n’existerait pas ! Et, figurez-vous qu’ils n’ont pas tout à fait tort !
Je m’explique. En fait, le vagin est nettement moins innervé et donc beaucoup moins sensible. Il est un peu comme la belle au bois dormant, il demande à être éveillé. Il peut provoquer une jouissance, à condition de dépasser la courbe d’excitation féminine beaucoup plus lente que celle de l’homme en général. De plus, cette courbe est compliquée à dépasser, un peu comme un col de montagne ! Il faut d’abord que la femme apprenne à être en relation avec ses sensations vaginales puis qu’elle se laisse aller. C’est pourquoi on parle d’un délai de 5 à 15 minutes nécessaires, il faut donc que l’homme puisse tenir son érection en conséquence. La femme ressent d’abord une sensation voluptueuse dans le bassin. Puis, ce sont à la fois le vagin, mais aussi le plancher pelvien, le sphincter anal et tous les muscles périnéaux qui se contractent, s’agitent pour provoquer l’orgasme en spasmes réflexes. Bien sûr, si il y a une forte excitation avant la pénétration, la jouissance peut parvenir plus rapidement, d’autant si la partenaire sait bouger son vagin de manière à ce que le pénis appuie sur les zones plus sensibles.
Et tout est là… Ce qui fait dire à certains que l’orgasme vaginal n’existe pas, c’est parce que ce sont les racines profondes du clitoris, se situant à l’endroit du fameux point G, qui provoquent l’orgasme.
N’oubliez pas “le cul de sac”
Néanmoins, une autre zone du vagin, le cul de sac, permet aussi de déclencher ces spasmes voluptueux.
Voilà pourquoi il est nécessaire d’aider les femmes à mieux ressentir ce qui se passe dans leur corps lors du coït et de leur apprendre à mieux bouger le bassin et toute la zone périnéale. Au départ, le plaisir sera présent et au fur et à mesure, quand elle parviendra à être en relation avec ses sensations, au plus profond de son ventre, le plaisir augmentera jusqu’à parvenir peut-être à la jouissance. Mais il n’est pas question d’en faire un but en soi, l’essentiel étant d’avoir du plaisir et de ne plus subir le rapport sexuel en attendant tout de l’homme.
Enfin, je tiens à préciser qu’il n’y a pas deux sortes d’orgasmes féminins, il y a un plaisir plus ou moins intense. Les femmes qui jouissent lors de stimulation clitoridienne sont parfaitement saines de corps et d’esprit et représentent largement la majorité …
Brigitte Lahaie
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