Louis de Funès : pourquoi sa prestation dans "L’Aile ou la cuisse" avait inquiété le public ?
Ce jeudi 22 décembre 2022, France 3 diffuse "L’Aile ou la cuisse". Le film culte de Claude Zidi sorti en 1976 et porté à l’écran par Coluche et Louis de Funès. Ce dernier y avait d’ailleurs livré une énième prestation couronnée de succès, dessinant un peu plus les contours de son génie. Pour autant, à cette époque, le public remarque bien que quelque chose ne va pas aussi bien que d’habitude. Comme une flamme manquante dans l’oeil de Louis de Funès. Et pour cause...
"L’Aile ou la cuisse", c’est l’histoire de Charles Duchemin, critique gastronomique redoutable et redouté, qui entend bien passer le flambeau à son fils, Gérard. Bémol : ce dernier ne compte pas (du tout) épouser la même destinée que son paternel, aspirant plutôt à une carrière... de clown. Et puis, il y a toutes ces histoires avec Tricatel, patron d’une grande chaîne d’aliments de synthèse. Vous l’aurez compris : il y a là tous les ingrédients pour créer le culte, comme presque toujours avec les films de Louis de Funès. Pour "L’Aile ou la cuisse", si son duo comique avec Coluche avait beaucoup fait rire le public français, l’acteur avait suscité beaucoup d’inquiétude. Puisque sur le tournage, sa santé était déjà déclinante…
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Deux infarctus et une longue hospitalisation
Deux ans seulement avant la sortie de "L’Aile ou la cuisse" en 1976, Louis de Funès embarque dans une nouvelle aventure menée par le réalisateur Gérard Oury, avec qui il avait travaillé sur le film "Les aventures de Rabbi Jacob". Cette fois, le cinéaste réalise "Le Crocodile". Louis de Funès signe tout de suite, et le début du tournage est attendu au printemps 1975. Tout est réglé comme du papier à musique… et tout s’effondre en un jour. Le 20 mars 1975, Louis de Funès fait un infarctus. Pris en charge rapidement, son entourage se veut rassurant. Malheureusement, 10 jours plus tard, il est victime d’un nouvel infarctus. Les médecins s’inquiètent et sont formels : Louis de Funès ne pourra pas tourner.
Et de façon générale, son état de santé n’indique rien de bon depuis déjà plusieurs années. Il faut dire qu’à cette époque, l’acteur mène une cadence folle, entre le théâtre, le cinéma et la télévision, il est partout. À la suite de ses deux infarctus, il passera plusieurs mois à l’hôpital Necker, à Paris, et se tiendra loin des projecteurs… jusqu’en 1976, pour "L’Aile ou la cuisse ". "Cette immense fatigue que j'ai dû surmonter, c'est une sonnette d'alarme. Il faut avoir la sagesse de l'écouter", confiait-il deux ans plus tôt. Ainsi, sur le tournage du film de Claude Zidi, Louis de Funès a changé de nombreuses habitudes.
Louis de Funès "au régime" drastique
Dans "L’Aile ou la cuisse", Louis de Funès observe une réserve que l’on ne lui connaissait presque pas à l’époque. Loin de son agitation légendaire sur grand écran, de ses coups de colère et ses mimiques hilarantes, l’acteur livre quelque chose de plus nuancé. Comme pour se préserver. Et son physique, amaigri, affaibli, interpelle le public. En 1976, il est même assisté médicalement sur le tournage du film. Il lui faut observer la plus grande vigilance, car une canicule s’abat sur la France à l’été 1976. Et puis en parallèle, Louis de Funès a déjà opéré des changements radicaux dans sa vie personnelle. "Au régime", il ne boit plus, ni vin ni café, et fait très attention à ce qu’il mange. Le comble lorsque l’on doit jouer un critique gastronomique !
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"Je serai au régime jusqu’à la fin de mes jours" confiait l’acteur en 1976 à Michel Drucker dans l’émission "Les rendez-vous du dimanche". Et d’expliquer comment il avait respecté ce régime sur le tournage : "Dans les scènes du film, ce sont de vrais plats préparés chez le traiteur. Des plats succulents ! (…) Je goûtais, je trempais un petit bout de pain dans la sauce, mais à peine trempé." Une discipline de fer que Louis de Funès avait fini par adopter sans rechigner : "Ce sont des ennemis. Le vin est un ennemi, le café aussi. Ça ne me tente plus. J’ai passé quand même deux mois et demi à l’hôpital Necker, je m’étais déjà déshabitué à boire du café ou du vin. J’ai tenu le coup, et maintenant je vais très bien. Je mange un tas de choses de mon jardin, biologiquement cultivées !" 7 ans plus tard, le 27 janvier 1983, Louis de Funès tirait sa révérence à l’âge de 68 ans…
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