Margot Robbie veut faire une pause dans sa carrière, et la raison est malheureusement ancrée dans le sexisme d'Hollywood
Il y a quelques jours, le film "Barbie", produit et porté par Margot Robbie, a remporté deux prix lors des Golden Globes. Dans une interview accordée au site américain Deadline, la star évoque sa volonté de faire une pause dans sa carrière d'actrice, et se concentrer davantage sur son rôle de productrice. Elle estime en effet que les gens en ont sans doute "marre de la voir partout depuis des mois".
A moins de vivre dans une grotte, impossible d'être passé à côté du film "Barbie" en 2023. Avant même sa sortie, le long-métrage faisait l'objet d'un véritable engouement et d'une impatience, et l'année a été émaillée par des dizaines de collaborations entre la fameuse poupée et des marques en tout genre. Un vrai phénomène de pop culture.
Réalisé et co-écrit par Greta Gerwig, "Barbie" a réalisé le meilleur démarrage de l’année 2023 aux États-Unis, et le meilleur démarrage de tous les temps pour un film réalisé par une femme, obtenant 155 millions de dollars sur le territoire américain pour son premier week-end de diffusion au cinéma. Il atteint la quatorzième place de la liste des plus gros succès du box-office mondial, avec plus de 1,4 milliard de recettes. Un succès qui n'a pas empêché le présentateur des Golden Globes, Jo Koy, de faire une blague vaseuse en affirmant que le long-métrage concernait simplement "une poupée aux gros seins".
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Un double rôle dans "Barbie" pour Margot Robbie
Dans "Barbie", Margot Robbie avait une double casquette, puisqu'elle officiait à la fois en tant que productrice, mais aussi en tant qu'actrice principale, un rôle qu'elle a longtemps hésité à assumer elle-même. Mais finalement, c'est bien son visage qui s'est retrouvé sur tous les posters, toutes les bandes-annonces, et même sur du merchandising. Et c'est pour cette raison qu'elle estime que le public en a peut-être marre de voir son visage.
"Tout le monde me demande si je vais faire une pause", explique-t-elle dans une longue interview accordée au site américain Deadline. "Je leur réponds toujours : "Vous savez, je suis productrice. Nous ne prenons pas de pause." Toutefois, les choses sont différentes concernant sa carrière d'actrice, mise entre parenthèses depuis plus d'un an maintenant : "Être productrice, c'est 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, mais en tant qu'actrice, c'est la plus longue période pendant laquelle je n'ai pas joué sur un plateau, car nous avons terminé "Barbie" en octobre 2022. Cela fait donc déjà plus d'un an que je n'étais pas sur un plateau. En tant qu'actrice, et à part durant le Covid, c'est la première fois que cela arrive."
Le public en a-t-il vraiment marre de Margot Robbie ?
L'actrice et productrice précise par ailleurs : "Je pense aussi que tout le monde en a probablement marre de me voir pour le moment. Je devrais probablement disparaître des écrans pendant un moment. Honnêtement, si je faisais un autre film trop tôt, les gens diraient : 'Encore elle ? Nous venons de passer un été entier avec elle. Nous en avons fini avec ça'. Je ne sais pas ce que je ferai ensuite, mais j’espère que ce sera dans un petit moment."
En théorie, il n'y a aucun problème à l'idée qu'un acteur ou une actrice veuille prendre une pause dans sa carrière. Mais les raisons qui inspirent Margot Robbie restent malheureusement très ancrées dans le sexisme hollywoodien, où les femmes sont rares à remporter un succès aussi fort et à le voir véritablement célébré. Il parait en effet peu probable que l'on reproche à Brad Pitt, Tom Cruise ou encore à n'importe quel acteur Marvel de faire "trop de films" ou d'être "trop présent à l'écran.
Si "Barbie" est rentré dans l'histoire en tant que meilleur démarrage de tous les temps pour un film réalisé par une femme, les femmes restent encore trop peu représentées à Hollywood. Une étude menée par le Center for the Study of Women in Television and Film de la San Diego State University a démontré que seuls 16% des 250 plus grosses productions de l'année 2023 ont été réalisés par des femmes, contre 18% en 2022, soit un recul de deux points en un an seulement. Les femmes ne représentaient par ailleurs que 22% des réalisatrices, 24% des productrices exécutives, 17% des scénaristes et 14% des compositrices des 250 plus grosses productions cinématographiques de l'année passée.
"C'est l'illusion ultime, le triomphe bien mérité de Greta Gerwig dément l'inégalité qui prévaut dans l'industrie cinématographique grand public", a déclaré le Dr Martha Lauzen, autrice du rapport et fondatrice et directrice exécutive du centre, dans un communiqué. "Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Dans les coulisses, les ratios hommes-femmes à Hollywood restent considérablement biaisés en faveur des hommes."
Moins présentent, moins encouragées à célébrer leur succès : le sexisme à Hollywood a encore de beaux jours devant lui.
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