Marina Carrère d'Encausse en couple avec Antoine, atteint de la maladie de Charcot : "C'est difficile d'affronter l'inéluctable avec un amoureux"

Toujours aux commandes du "Magazine de la santé", sur France 5, la médecin Marina Carrère d'Encausse est venue présenter un documentaire consacré à la fin de vie dans la matinale de France Inter, ce mardi 5 septembre 2023. À cette occasion, elle a évoqué le cas de son compagnon, atteint de la maladie de Charcot, à l'origine de ce documentaire.

PARIS, FRANCE - [DATE]: French Godmother of the campaign 'Pauvrete Precarite 2016', Marina Carrere d Encausse, presents the 10th Ipsos barometer of the French Secours Populaire on the perception of poverty by French people on September 6, 2016 in Paris, France. The barometer reveals that more and more French people have to sacrifice their health due to lack of money to pay for care. (Photo by Aurélien Morrisard/IP3/Getty Images)
Marina Carrère d'Encausse en couple avec Antoine, atteint de la maladie de Charcot : "C'est difficile d'affronter l'inéluctable avec un amoureux". (Photo by Aurélien Morrisard/IP3/Getty Images)

"Pour que tu aies le choix". C'est le nom du documentaire porté par Marina Carrère d'Encausse, médecin et à la tête du "Magazine de la santé" sur France 5. C'est sur cette même chaîne qu'il sera diffusé, le 26 septembre prochain à 21h. Ce mardi 5 septembre, la journaliste est venue évoquer le sujet de la fin de vie dans la matinale de France Inter.

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Alors qu'une convention citoyenne a rendu ses conclusions sur la fin de vie en avril dernier et que le gouvernement doit maintenant présenter un texte sur le sujet, la médecin a répondu aux questions de Nicolas Demorand et Léa Salamé. "C'est une réflexion personnelle que j'ai depuis longtemps sur des choix que je trouve absolument essentiels et qui moi ne me paraît pas suffisante. C'est quelque chose qui me travaillait depuis longtemps", a-t-elle d'abord expliqué. Puis, elle est revenue sur sa rencontre avec Antoine, médecin lui aussi et atteint de la maladie de Charcot, une maladie dégénérative incurable, qui tue en moyenne trois à cinq ans après le diagnostic initial. Devenu son compagnon, c'est lui qui est à l'origine de "Pour que tu aies le choix".

"Comment on tombe amoureux de quelqu'un qui a une maladie incurable ?"

"Un jour, Antoine a poussé la porte de mon bureau, je ne le connaissais pas, il venait d'apprendre qu'il avait une maladie de Charcot, il est médecin. Il avait arrêté de travailler tout de suite, et il est venu nous proposer de faire un documentaire consacré à sa maladie pour que sa maladie éclaire une évolution de la loi. (...) Je l'ai trouvé très émouvant, et je me pose la question quand même, de comment on tombe amoureux de quelqu'un qui a une maladie incurable", s'est souvenue Marina Carrère d'Encausse.

La journaliste décrit sa relation comme "sûrement beaucoup plus intense et beaucoup plus essentielle, car on n'a pas beaucoup de temps à perdre." Le compagnon de Marina Carrère d'Encausse lui confie d'abord vouloir mettre un terme à sa vie avant de mourir de sa maladie. Ainsi, il assume de "continuer à fumer" et d'espérer qu'un "petit infarctus" lui "rende service". Sa compagne a avoué au micro qu'il a bel et bien été victime d'un infarctus cet été, mais qu'"il a appelé les secours lui-même". "Aujourd'hui, la maladie évolue, il est beaucoup plus gêné qu'il n'était, mais les limites de ce qu'il accepte ou pas évoluent", a expliqué l'invitée de France Inter.

"C'est difficile au quotidien"

Elle-même professionnelle de santé donc, Marina Carrère d'Encausse a dit "assumer" le départ d'Antoine en Belgique "pour avoir droit de mourir comme il le souhaite", et même être "prête à lui faire [ce geste] en France." Pour finir, la médecin a donné des nouvelles de son compagnon : "Il va selon les jours, il est plus ou moins fatigué, il a une vie assez monacale, puisqu'il est allongé la moitié de sa journée avec un masque pour bien respirer sur le visage, il fait de la kiné matin et soir pour les muscles et la respiration, c'est une vie qui est extrêmement difficile. (...) Il a les mains qui lâchent un peu et il casse beaucoup de choses."

Une situation, évidemment, qui joue sur le moral de Marina Carrère d'Encausse, qui a aussi perdu sa mère, Hélène Carrère d'Encausse, membre de l'Académie Française, le 5 août 2023. "C'est difficile d'affronter l'inéluctable avec un amoureux, même si on croit aux miracles, moi je n'y crois pas trop, lui il espère toujours. C'est difficile au quotidien, cela dit c'est lui qui souffre physiquement et psychologiquement je ne fais que l'accompagner, le courage c'est lui qui l'a, ce n'est pas moi. (...) J'espère lui apporter cet élan de vie et cet envie de vivre. Ce sont des années très difficiles, mais très essentielles."

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