En matière de santé, gare aux réseaux sociaux... : la chronique de Marina Carrère d'Encausse
Journaliste, docteure en médecine, créatrice du « Magazine de la santé » sur France 5, Marina Carrère d'Encausse chronique chaque mois pour Version Femina l'actualité de la santé.
Sur les réseaux sociaux, on lit tout et n'importe quoi : du bien, du médiocre, voire du dangereux. Et quand cela touche notre santé, ça peut être dramatique. C'est tout le mérite de la Fondation Descartes* d'avoir mené durant un an une étude auprès de 4 000 personnes. Son but ? Connaître l'impact des moyens d'information sur nos connaissances et nos comportements médicaux à risque. L'étude** est édifiante. L'adoption de trois comportements a été étudiée : le renoncement à un traitement médical (11,7 % des personnes interrogées), le refus vaccinal (20,9 %) et le refus du vaccin contre le Covid-19 (13,7 %). Tous sont associés à de moins bonnes connaissances en matière de santé, comme à un usage plus fréquent des réseaux sociaux, de YouTube et des messageries instantanées pour s'informer sur l'actualité médicale.
D'après Laurent Cordonnier, auteur de l'étude, « la proportion d'infos de mauvaise qualité sur la vaccination, la nutrition, les cancers, est plus grande sur les réseaux sociaux que dans d'autres canaux d'information ». Il apparaît aussi que les personnes interrogées qui disent avoir adopté l'un de ces comportements à risque ont, par rapport aux autres, un niveau de confiance plus faible en la science, envers les communautés médicale et scientifique, les institutions, le gouvernement et les médias. Elles sont aussi moins nombreuses à disposer d'un médecin traitant. Enfin, une sensibilité marquée aux croyances...