Nathalie Péchalat, engagée contre les violences sexistes : "Les athlètes ont du mal à prendre la parole sur ces sujets, ils ont peur des répercussions"
Ce samedi 1er juillet 2023, l'émission "Fort Boyard" fait son grand retour sur France 2. Pour ce premier épisode, c'est toute une équipe de sportifs qui va affronter le Père Fouras et les créatures du Fort. Parmi eux, Nathalie Péchalat, championne de patinage artistique et ancienne présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG). Une ancienne sportive engagée dans de nombreuses causes, et notamment la lutte contre les violences sexistes dans le milieu du sport.
Nathalie Péchalat a commencé le patinage artistique dès son plus jeune âge. À 7 ans, elle chausse ses premiers patins, et débute en sport-études, en compagnie de ses deux soeurs. Dès l'âge de 12 ans, elle devient membre de l'équipe de France junior de danse sur glace. De 2002 à 2014, la jeune femme enchaînera les compétitions et les succès, avant de se reconvertir : elle a notamment été commentatrice sportive pour Eurosport, puis présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG), avant de publier son livre "Les Bénéfices du doute ou comment Monsieur Doute est devenu mon allié".
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Une carrière marquée par le sexisme du sport
Comme bon nombre de sports, le patinage artistique est malheureusement lui aussi touché par le sexisme et le harcèlement sexuel. Mais aussi par la mise en concurrence des femmes, dès leur plus jeune âge, en raison du manque d'hommes au sein de cette discipline. "Au patinage, les filles ne choisissent pas vraiment leur partenaire. Peu de garçons pratiquent le patinage par rapport aux filles, ce qui fait que ce sont plutôt eux qui font leur marché", racontait-elle au site Le M. "Ils passent une sorte d’audition avec plusieurs filles puis les coachs décident des meilleures combinaisons." C'est ainsi qu'elle s'est retrouvée au bras de Fabian Bourzat, avec qui elle a remporté les Championnats d'Europe en 2011.
Bien des années plus tard, en 2020, elle succède à Didier Gailhaguer à la tête de sa fédération, dans un contexte très particulier : un scandale sexuel. Cette année-là, Sarah Abitbol brisait l'omerta autour des violences sexuelles dans le sport, et dénonçait pour la première fois les agressions sexuelles qu'elle avait subies de la part de son entraîneur lorsqu'elle était adolescente. Dans une interview accordée au Parisien, la compagne de Jean Dujardin confiait : "Je participais à un raid en Laponie lorsque les affaires ont éclaté, c'est là-bas qu'on s'est dit qu'il fallait accélérer les choses. Les athlètes ont parfois du mal à prendre la parole sur des sujets délicats, ils ont peur des répercussions, il était important de le faire collectivement et de se positionner. Cette problématique des violences sexuelles, on l'avait déjà abordée il y a quelques mois lors de réunions."
"On a su des choses"
L'ancienne sportive l'affirme : les rumeurs sur les mauvais comportements ne datent pas d'hier. "Avant d'avoir été champions, on a vu, on a su des choses. Toutes ces choses ne sont pas forcément condamnables, elles flottent dans l'air, on ne sait pas quoi en faire, à qui en parler", précisait-elle. "Lorsque ces affaires ont éclaté, on s'est senti responsables mais aussi impuissants face à des enfants qui vont dans des clubs et qui parfois vivent des traumatismes." Interrogée sur le silence des clubs et des fédérations, elle évoquait plusieurs options : "Peut-être qu'ils tombent des nues, peut-être que certains savaient et qu'ils se sentent coupables, peut-être qu'ils ont peur des représailles."
De son côté, Nathalie Péchalat n'a jamais signalé avoir été victime de violences sexistes ou sexuelles. Ce qui ne l'avait pas empêché de recadrer Philippe Candeloro au sujet de ses propos parfois déplacés. Sur le plateau de l'émission "C à vous", en 2016, elle avait lancé à son camarade : "Moi ce que je te reproche, c'est de faire des blagues ou de parler de choses un peu légères pendant qu'on fait les performances. Parce que nous, c'est un investissement, pas que pour cette saison, c'est pour des années et des années, ça j'aime moyennement. Pendant l'épreuve, il faut se taire ou alors respecter le travail", avait-elle conclu.
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